Muckle,
Yan.
Le
Bout
de
la
terre.
Éd.
du
Boréal,
1998
,
288
p.
La
Génération
X
Quand
les
romanciers
atteignent
la
trentaine,
plusieurs
d'entre
eux
jettent
un
coup
d'œil
critique
sur
leurs
vingt
ans
alors
qu'ils
faisaient
partie
de
la
génération
X.
Leurs
œuvres
dévoilent
au
fait
un
problème
relié
à
la
maïeutique
et
à
la
dialectique.
Les
jeunes
Platons
n'ont
plus
de
Socrates
pour
les
aider
à
accoucher
d'une
pensée
qui
les
mène
vers
la
vérité.
En
cette
absence
de
maîtres,
les
disciples
potentiels
se
meurent
d'angoisse
devant
la
difficulté
d'assumer
leur
quête
de
soi.
Dans
ce
roman
de
Yan
Muckle,
le
jeune
Alexis
Soares
est
confronté
à
cette
problématique
qui,
dans
le
pire
des
cas,
se
résout
par
des
dérives
mettant
en
péril
la
santé,
voire
même
la
vie
quand
l'aventure
identitaire
débouche
sur
un
suicide.
Avec
l'ardeur
de
son
jeune
âge,
le
héros
se
cherche
désespérément
une
voie,
d'autant
plus
qu'il
est
le
fils
d'un
couple
défait,
soit
celui
d'une
musicienne
portugaise
vivant
à
New
York
et
d'un
père
entomologiste
vivant
à
Québec.
Il
croit
qu'il
se
dotera
d'une
réelle
identité
en
substituant
l'échec
de
ses
parents
par
l'amitié
de
Pietro
et
de
Sarah.
Amoureux
de
cette
dernière,
il
la
suit
à
Montréal,
où
elle
vient
terminer
ses
études.
Ce
n'est
pas
la
solution
à
son
instabilité
Devant
ses
tergiversations,
la
belle
devra
s'organiser
sans
lui.
Quelle
déception
pour
le
héros!
Jusque-là,
il
avait
déployé
tous
les
efforts
possibles
pour
se
réaliser
complètement.
Il
avait
même
embrassé
le
métier
de
comédien,
espérant
ainsi
assurer
l'expression
de
son
identité
par
ce
travail
de
création
artistique.
Mais,
fidèle
à
l'idéalisme
qui
caractérise
la
jeunesse,
il
ne
pouvait
que
décliner
les
rôles
qu'on
lui
offrait
parce
qu'ils
ne
répondaient
pas
à
ce
qu'il
croyait
être
du
grand
art.
Ayant
cherché
en
vain
à
renflouer
son
moi
au
sein
de
l'amour
et
d'un
milieu
créateur,
il
en
conclut
que
la
solution
se
cache
"
au
bout
de
la
terre
".
Il
part
donc
vers
des
cieux
plus
favorables
à
son
émancipation,
comme
ces
jeunes
qui,
havresac
au
dos,
bourlinguent
à
travers
le
monde
pour
combler
le
vide
de
leur
existence.
Avec
simplicité
et
quelques
longueurs,
l'auteur
présente
un
tableau
assez
juste
des
SIF,
les
sans
identité
fixe,
perdus
au
milieu
du
bombardement
des
valeurs.
Comme
Patrick
Brisebois
ou
Hélène
Bard,
Yan
Muckle
souligne
leur
incapacité
d'intégrer
le
monde
adulte.
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