Charest,
Danielle.
L'Échafaudage.
Éd.
Champs-Élysées,
1999,
285
p.
Un
féminisme
rebutant
L'Échafaudage
est
un
polar
écrit
en
écho
à
un
tragique
événement
qui
a
entraîné
dans
la
mort
quatorze
étudiantes
de
l'université
de
Montréal,
abattues
le
6
décembre
1989
par
un
tireur
fou
qui
s'est
suicidé
après
avoir
commis
son
acte
dément.
Danielle
Charest
s'est
inspirée
de
cet
attentat
anti-féministe
pour
imaginer
une
agression
contre
le
député
Gertrude
Champlain.
Cette
politicienne
exerce
des
pressions
auprès
du
gouvernement
pour
qu'il
érige
un
monument
aux
victimes
du
massacre.
Son
initiative
lui
vaut
une
agression
qui
déclenche
la
fureur
de
femmes
prêtes
à
former
un
commando
pour
remonter
à
la
source
du
complot.
À
l'amont
de
cette
histoire,
on
sent
le
combat
féministe
mené
par
l'auteur.
On
ne
peut
qu'admirer
son
militantisme
pour
la
promotion
féminine,
mais
son
prosélytisme
transforme
tous
les
hommes
en
psychopathes
potentiels.
Si
le
nombre
des
tueries
commises
aux
États-Unis
par
des
êtres
démentiels
est
affolant,
il
faut
noter
par
ailleurs
que
ces
gestes
meurtriers
ne
sont
pas
nécessairement
dirigés
contre
les
femmes.
L'auteur
souffre
plutôt
de
misandrie.
La
séparation
qu'elle
pratique
entre
les
sexes
découle
plutôt
d'une
frustration
qui
l'amène
à
ne
considérer
qu'un
revers
de
l'humanité.
Ce
roman
perpétue
donc
le
mythe
manichéen
de
l'univers
qui
oppose
les
guignols
aux
saintes
péronnelles.
Au
lieu
de
promouvoir
la
femme,
ce
roman
ne
parvient
qu'à
entretenir
la
haine
des
misogynes,
d'autant
plus
que
l'héroïne
fonde
un
parti
féministe
qui
exclut
évidemment
la
moitié
de
l'humanité.
Que
cette
œuvre
se
porte
à
la
défense
de
la
femme,
soit!
Que
le
sujet
soit
abordé
sous
un
angle
lesbien,
d'accord!
Mais
que
l'on
recoure
à
l'écriture
pour
exorciser
sa
rage,
bernique!
Les
mots
font
autant
de
mal
qu'un
fusil.
Et
comme
Danielle
Charest
ne
sait
pas
s'en
servir
avec
discernement
pour
écrire
un
polar
crédible,
il
est
impossible
de
lui
accorder
la
note
de
passage
pour
cette
œuvre.
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