Martin,
Luc.
Le
Ciel
de
Windigo.
Éd.
Varia,
2004,
234
p.
La
Découverte
du
père
Le
titre
souligne
le
mystère
qui
auréole
Windigo,
un
petit
village
de
la
Haute
Mauricie,
construit
en
dehors
des
grands
axes
routiers.
Pour
s'y
rendre,
il
faut
plonger
dans
une
nature
sauvage,
parsemée
de
rivières
et
de
lacs.
La
beauté
de
cet
environnement
camoufle
cependant
l'emprise
des
mauvais
esprits,
tels
que
Windigo,
sur
la
population.
Ça
n'empêche
pas
les
Américains
et
les
Canadiens
anglais
de
s'y
réunir
dans
des
chalets
luxueux
pour
se
livrer
à
la
chasse
ou
à
la
pêche.
Eux
seuls
ont
accès
à
cette
richesse
car
ils
ont
su
obtenir
des
gouvernements
l'usage
exclusif
des
lacs
et
des
forêts
du
Québec.
Ce
n'est
que
récemment
que
les
clubs
de
chasse
et
pêche
privés
ont
perdu
leur
privilège.
Cette
toile
de
fond
sert
de
recherche
à
un
jeune
étudiant
en
histoire
qui
s'est
vu
confier
par
son
professeur
la
mission
de
répertorier
les
documents
pouvant
établir
le
profil
d'une
région
spoliée
par
les
entreprises
de
pâte
et
papiers
ainsi
que
par
les
membres
des
dits
clubs.
Son
travail
le
conduit
à
son
insu
à
la
mort
de
son
père
survenue
par
une
journée
de
tempête
alors
qu'il
quittait
justement
un
club
de
pêche
aux
commandes
de
son
hydravion,
nolisé
souvent
pour
le
transport
de
ces
spoliateurs
de
nos
richesses
naturelles.
Dans
la
tête
du
jeune
étudiant,
une
alerte
a
sonné.
Quel
lien
unissait
son
père
à
ces
potentats,
aucunement
gênés
de
recourir
à
la
criminalité
pour
atteindre
leurs
objectifs?
Cette
question
le
taraude
tout
au
long
de
sa
recherche.
Le
jeune
Valois,
orphelin
depuis
l'âge
d'un
an,
espère
établir
le
chaînon
manquant
entre
son
père
et
lui,
comme
Pascal
Roze
l'a
fait
dans
Chasseur
Zéro.
Ce
qu'il
apprendra
ternira
évidemment
l'image
idéalisée
qu'il
s'était
faite
de
sa
famille
et
de
la
société
en
général.
Il
devra
prendre
parti
à
l'égard
des
événements
peu
glorieux
qui
émaillent
l'histoire
des
siens
et
des
notables
de
sa
région.
Situation
doublement
embarrassante
en
raison
de
ses
sentiments
amoureux
à
l'égard
de
la
fille
de
l'un
de
ces
prédateurs.
Dilemme
qu'il
parviendra
à
trancher
grâce
au
bibliothécaire
et
aussi
maire
de
Rapide-aux-Pères,
le
village
voisin
de
Windigo.
Ce
roman
rejoint
l'esprit
du
classicisme.
La
Mauricie
offre
une
unité
de
lieu,
et
les
jeunes
héros
effacent
le
temps
puisqu'ils
sont
reliés
par
des
parents
qu'il
faut
sauver
du
déshonneur.
Le
Cid
revisité
dans
la
forêt
boréale.
Luc
Martin
s'est
servi
d'un
fait
historique,
les
clubs
privés
de
chasse
et
pêche,
pour
raconter
une
histoire
de
filiation
aux
relents
policiers.
Son
matériel
repose
sur
des
assises
solides,
mais
on
ne
peut
en
dire
autant
de
l'écriture.
Elle
ne
porte
pas
la
marque
personnelle
d'un
bon
auteur.
Lourdeurs,
tentatives
d'humour
ratées
et
dialogues
parfois
ennuyeux
gâtent
un
peu
le
plaisir
de
lire
cette
œuvre
au
caractère
parfois
naïf.
Le
romancier
a
manqué
de
véhémence
envers
les
exploiteurs
et
d'originalité
pour
établir
les
liens
affectifs.
Mais
comme
Christiane
Duchesne
dans
L'Homme
des
silences
ou
comme
Sylvain
Trudel
dans
La
Terre
du
roi
Christian,
il
signale
avec
pertinence
l'importance
du
père
pour
ancrer
ses
repères.
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