Dionne,
Germaine
.
Le
Fils
de
Jimi.
Éd.
du
Boréal,
2002,
139
p.
Mère
monoparentale
de
17
ans
À
50
ans,
Germaine
Dionne
s'est
offert
un
premier
roman.
L'héroïne
est
une
jeune
femme
de
17
ans,
devenue
enceinte
lors
d'une
surprise-partie
de
l'halloween.
Dans
une
atmosphère
enfumée
et
au
son
de
Purple
Haze,
Nastassia
s'est
endormie
pour
se
réveiller
le
lendemain
avec
une
note
écrite
dans
la
paume
de
la
main
par
le
géniteur
fugitif
:
"
Excuse
me
while
I
kiss
the
sky.
With
love.
Jimi.
"
Cet
élément
déclencheur
entraîne
le
lecteur
dans
l'univers
d'une
jeune
bohème
monoparentale,
qui
a
décidé
de
mener
sa
vie
comme
elle
l'entend.
Nastassia
est
à
l'image
de
ces
adolescentes
en
manque
de
maturité.
Elle
embrasse
l'avenir
sans
se
soucier
des
dangers
qui
jonchent
tout
parcours
humain.
Revêche
à
l'autorité,
elle
entend
bien
être
la
seule
capitaine
à
bord.
Son
enfant
naîtra
comme
il
se
doit.
Il
portera
le
prénom
de
Jimi
en
souvenir
de
la
note
paternelle,
mais
surtout
en
souvenir
de
Jimi
Hendrix,
un
autre
jeune,
mort
précocement
pour
avoir
forcé
le
destin.
La
jeune
femme
ne
manque
pas
de
générosité.
Elle
devient
pour
son
fils
la
mère
idéale
malgré
ses
carences.
Même
s'il
est
difficile
d'enseigner
des
principes
que
l'on
a
combattus
pour
échapper
à
la
rectitude
sociale,
elle
réussit
à
créer
une
relation
privilégiée
avec
Jimi.
C'est
tellement
beau
que
l'échafaudage
de
la
thèse
de
la
maman
parfaite
pourrait
servir
de
référence
à
toutes
les
mères.
Elle
réussit
là
où
plusieurs
échouent.
L'héroïne
fait
de
son
fils
un
être
altruiste,
prêt
à
défendre
la
veuve
et
l'orphelin.
Il
est
même
un
soutien
pour
elle
quand
la
déprime
l'envahit.
L'absence
paternelle
ne
semble
donc
pas
avoir
affecté
le
développement
harmonieux
de
ce
garçon
attiré
par
le
théâtre.
Nastassia
s'est
coupée
de
tous
liens
extérieurs
pour
se
consacrer
uniquement
à
l'éducation
de
son
fils.
Telle
avait
été
sa
décision
qu'elle
a
maintenue
jusqu'à
sa
vie
adulte.
L'antithèse
montre
que
le
dévouement
qui
va
jusqu'à
l'oubli
de
soi
ne
comble
pas
nécessairement
l'être
qui
s'isole
pour
mener
à
bien
une
noble
tâche.
À
première
vue,
elle
ne
semble
pas
souffrir
de
solitude.
Des
hommes
de
passage
combleront
ses
besoins
affectifs
les
plus
pressants,
mais
il
reste
que
peu
à
peu
elle
se
détruit.
Même
Jimi
le
remarque.
Il
lui
conseille
de
sortir
un
peu
pour
s'aérer
l'esprit.
Il
l'emmène
même
en
Bretagne
alors
que
sa
troupe
de
théâtre
doit
s'y
produire.
Au
milieu
des
jeunes
comédiens,
elle
ne
dépare
pas.
Il
reste
qu'elle
s'est
construit
un
monde
fait
sur
mesure
pour
les
autres.
L'histoire,
qui
s'amorce
dans
l'allégresse
malgré
les
circonstances
de
la
conception
de
l'enfant,
ne
peut
connaître
un
dénouement
épanouissant
pour
la
mère.
Restreindre
son
univers
conduit
finalement
à
un
étouffement
fatal.
Bref,
cette
jeune
bohémienne
a
construit
sa
vie
sur
une
maldonne
destructrice.
Germaine
Dionne
a
bien
saisi
la
dynamique
qui
hante
la
jeune
mère
monoparentale.
Son
récit
n'est
pas
larmoyant.
Il
creuse
plutôt
l'univers
de
l'héroïne
à
travers
une
trame
très
serrée
et
servie
par
une
écriture
maîtrisée.
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