Paul-André Proulx

Littérature Québecoises

Bohémier, Nathalie.

Le Jour de la goutte d´eau.
Éd. JCL, 2000, 254 p.

Une étudiante atteinte du sida

C'est souvent au cégep que les jeunes se frottent véritablement à la réalité. Profitant d'une vie sans encadrements, certains étudiants tentent, sans discernement, des expériences qui les mènent parfois à la porte de l'enfer. C'est ainsi que quelques-uns se voient soudain obligés d'assumer les conséquences douloureuses de leurs actes, posés bien souvent en toute candeur.

C'est le cas de Sarah, l'héroïne du roman. Séduite par un Apollon irresponsable, elle apprend à ses dépens que l'on se brûle à jouer avec le feu. Devenue enceinte, elle choisit de mener sa grossesse à terme bien qu'on lui révèle du même coup qu'elle est atteinte du virus du sida. Catastrophe ! L'avenir s'annonçait prometteuse pour cette jeune femme qui, du jour au lendemain, doit composer avec la mort. Heureusement, dans son malheur, un nouvel amant et la grand'mère de ce dernier vont l'accompagner pour son dernier tour de piste.
Voilà le sort que l'existence a réservé à une jeune femme qui a voulu profiter bien innocemment de sa jeunesse. Elle n'est pas nécessairement victime de son irresponsabilité, mais plutôt d'une société qui encourage les expériences limites pour se donner l'illusion de vivre à plein. Il y a un prix fort à payer quand la réflexion cède le pas à la sensation.

Ce canevas aurait pu permettre de tracer un tableau magnifique des dangers qui attendent la jeunesse. Il est visible que l'auteur de 19 ans manque de recul et de vécu pour tirer de sa matière une œuvre hautement significative. Son roman dégénère plutôt en un mauvais mélodrame. C'est assez bien raconté, mais ça ne satisfait pas les exigences minimales d'un lectorat même peu pointilleux.