Beauchemin,
Jean-François
Le
Jour
des
corneilles.
Éd.
Les
Allusifs,
2004,
153
p.
Garçon
en
manque
d'affection
paternelle
Jean-François
Beauchemin
fait
vivre
à
ses
personnages
le
rêve
que
plusieurs
envient
de
réaliser.
Le
père
Courge
loge
avec
son
garçon,
au
plus
épais
de
la
forêt,
dans
une
cabane
de
billes
érigée
par
lui.
Il
a
formé
de
ses
mains
cette
résidence
rustique
et
tous
ses
accompagnements.
Rien
n'y
manque
:
depuis
l'eau
de
pluie
amassée
dans
la
barrique
pour
leurs
bouillis
jusqu'à
l'âtre
servant
à
rissoler
les
cuissots
et
chauffer
leurs
membres
aux
rudes
temps
des
frimas.
Il
a
tout
enseigné
à
son
fils
sur
l'art
de
vivre
en
forêt
sans
appoints
de
l'ailleurs.
Ce
roman
tire
sa
source
de
la
mort
des
parents
du
héros,
qui
périrent
dans
les
flammes
quand
leur
grange
survolée
par
les
corneilles
s'incendia
comme
feu
de
paille.
Retenu
de
les
secourir
par
les
villageois
alors
qu'ils
se
consumaient
au
milieu
du
brasier,
il
décida
de
fuir
le
commerce
humain
avec
sa
femme
pour
s'isoler
au
cœur
d'un
territoire
vierge
de
défrichement.
Naquit
sous
peu
un
fils
dont
la
naissance
projeta
la
mère
dans
le
trépas.
Orphelin,
il
fut
éduqué
par
un
homme
dont
le
cœur
en
berne
ne
triompha
jamais
de
son
deuil.
L'obsession
de
la
mort
occasionna
tellement
de
tourments
au
père
Courge
qu'il
perdit
l'usage
du
quartier
raisonnable
de
son
cerveau.
Cette
perte
de
lucidité
en
matière
humaine
l'amena
à
transférer
sa
déveine
sur
les
fluettes
épaules
de
son
fils
pour
qu'il
expie
les
fautes
commises
par
le
destin.
Cette
injustice
obligea
le
jeune
Courge
à
envisager
quelque
soulagement
d'autant
plus
que
jamais
les
yeux
de
son
père
ne
témoignèrent
de
l'appréciation
pour
les
actions
qu'il
avait
accomplies
en
vue
d'amadouer
l'hostilité
du
milieu.
En
fusion
avec
un
père
castrateur,
il
lui
fallut
entreprendre
un
détachement
dont
les
conséquences
forment
l'enjeu
de
ce
roman.
À
travers
les
relations
d'un
père
et
de
son
fils
privé
d'affection,
Jean-François
Beauchemin
fait
revivre
un
certain
Moyen
Âge
avec
son
barbarisme
et
ses
croyances
aux
êtres
supranaturels
comme
Gaëtan
Soucy
dans
La
Petite
Fille
qui
aimait
trop
les
allumettes.
L'écriture
même
rend
compte
de
cette
époque
en
reflétant
celle
des
auteurs
médiévaux.
Le
procédé
ajoute
à
l'intérêt
de
ce
roman
marqué
par
l'empathie
de
l'auteur
pour
les
enfances
brisées.
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