Rivard,
Yvon.
Le
Milieu
du
jour.
Éd.
du
Boréal,
1995,
328
p.
Triangle
amoureux
Yvon
Rivard
publie
en
suivant
les
tranches
d'âge
de
sa
propre
vie.
Comme
jeune
auteur,
il
avait
écrit
Les
Silences
du
corbeau
(1986)
qui
racontait
la
fuite
d'Alexandre
en
Inde
pour
échapper
à
la
douleur
d'un
échec
amoureux.
Avec
Le
Milieu
du
jour
(1995),
il
présentait
les
questionnements
de
son
héros,
un
écrivain
partagé
entre
sa
femme
et
son
amante.
Quant
au
Siècle
de
Jeanne
(2005),
c'est
un
grand-père
qui
découvre
les
valeurs
qu'il
aurait
dû
privilégier
sa
vie
durant.
Il
s'agit
donc
d'une
trilogie
qui
parcourt
le
destin
d'un
homme
en
quête
de
sa
place
dans
le
monde
et
de
la
part
que
le
monde
peut
occuper
en
lui.
Le
deuxième
volume
saisit
le
héros
en
pleine
crise
de
la
quarantaine.
Alexandre
ne
sait
pas
ce
qu'il
veut.
Doit-il
renouer
avec
Françoise
de
qui
il
a
eu
un
enfant
ou
vivre
avec
Clara?
Dilemme
destructeur
d'autant
plus
que
son
œuvre
s'en
ressent.
Il
est
comme
une
boule
de
billard
qui
rebondit
ailleurs
aussitôt
qu'elle
est
touchée.
Quand
il
désire
une
femme,
c'est
à
l'autre
qu'il
pense.
Il
résout
son
conflit
en
fuyant
en
Italie
et
aux
États-Unis.
En
somme,
il
court
en
vain
comme
un
hamster
dans
une
roulette.
Il
ne
parvient
pas
à
concilier
son
esprit
et
son
corps
sur
une
même
femme.
Il
craint
de
perdre
le
contrôle
de
sa
vie
en
cédant
aux
impératifs
existentiels.
Comme
Empédocle,
il
a
peur
de
ne
pas
être
un
homme
s'il
ne
désire
pas
être
un
dieu.
Cérébral
ne
se
nourrissant
que
d'images,
il
s'élimine
lui-même
de
la
course
à
l'harmonie
en
devenant
son
propre
ennemi
comme
dirait
Nietzsche.
Alexandre
refuse
de
se
laisser
inventer
par
la
vie.
Shakespeare
a
déjà
formulé
le
dilemme
où
conduit
un
tel
choix
:
être
ou
ne
pas
être.
Il
ne
reste
que
la
mort
pour
retrouver
le
paradis
perdu,
moyen
auquel
a
recouru
son
ami
Nicolas
pour
se
libérer
des
contingences
humaines.
Le
héros
est
assez
lucide
pour
évaluer
les
conséquences
de
son
option.
Non
seulement
il
se
détruit,
mais
il
entraîne
les
siens
dans
sa
chute.
Comment
s'en
sortir?
Le
dénouement
indique
que
ses
mains
le
sauveront
peut-être
à
l'instar
de
son
père
qui
a
utilisé
les
siennes
à
bon
escient
comme
bûcheron.
C'est
Le
Siècle
de
Jeanne
qui
renferme
la
réponse
finale.
C'est
un
roman
métaphysique,
mais
accessible.
Yvon
Rivard
exprime
avec
clarté
tous
les
doutes
et
les
lâchetés
qui
caractérisent
les
humains
qui
ont
passé
l'âge
des
illusions.
Avec
une
écriture
qui
se
veut
simple,
l'auteur
plonge,
trop
longuement,
au
cœur
du
mal
être
en
s'inspirant
des
grands
penseurs
de
l'humanité.
Il
ne
recourt
pas
indûment
à
leurs
lumières.
L'œuvre
s'incarne
surtout
dans
les
conflits
engendrés
par
les
triangles
amoureux.
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