David,
Michel.
Le
Petit
Monde
de
Saint-Anselme.
Éd.
Guérin,
2003,
487
p.
Portrait
idyllique
des
paysans
des
années
1930
Les
romans
d'époque
ont
la
cote
des
lecteurs
si
l'on
se
fie
à
la
popularité
des
Filles
de
Caleb
d'Arlette
Cousture
ou
de
Au
nom
du
père
et
du
fils
de
Francine
Ouellette,
qui
ont
connu
un
rayonnement
à
la
télévision
sous
forme
de
télé-série.
Michel
David
leur
a
emboîté
le
pas
avec
Le
Petit
Monde
de
Saint-Anselme,
une
chronique
bien
documentée
qui
décrit
la
vie
que
mènent
deux
familles
d'une
municipalité
fictive
située
en
bordure
de
la
rivière
Nicolet.
Il
ne
s'agit
pas
du
village
du
même
nom
situé
au
sud
de
Lévis.
L'auteur
nous
transporte
dans
les
terres
agricoles
nicolétaines
lors
de
la
Crise
économique
des
années
1930.
Ce
contexte
fournit
l'atmosphère
dans
laquelle
baigne
la
population.
Malgré
la
misère
qui
sévit,
elle
parvient
à
s'en
tirer,
grâce
surtout
à
sa
convivialité.
On
s'échange
un
porc
pour
un
veau
ou
on
s'épaule
pour
reconstruire
bénévolement
une
étable
incendiée.
L'union
fait
la
force
est
l'adage
que
l'auteur
illustre
abondamment
par
les
maints
services
que
l'on
se
rend.
L'entraide
parcourt
cette
œuvre.
De
façon
linéaire,
l'auteur
n'a
rien
oublié
des
activités
qui
jalonnent
le
temps,
en
passant
de
l'abattage
des
arbres
en
hiver
au
moment
de
faire
boucherie
à
l'automne.
En
parallèle
aux
travaux
de
la
ferme,
le
roman
rapporte
tous
les
événements
de
la
vie
quotidienne,
qu'il
s'agisse
du
mois
de
Marie
ou
de
la
visite
paroissiale,
sans
compter
les
mariages,
les
naissances
et
les
décès.
Les
personnages
ne
sont
pas
des
marionnettes
aussi
soumises
qu'on
le
croit
à
leurs
manipulateurs,
telles
l'Église
et
la
Politique.
Ils
savent
s'opposer
aux
initiatives
qu'ils
ne
partagent
pas.
Tous
ont
une
personnalité
bien
campée.
Le
curé
bourru,
le
député
vaniteux,
la
tante
enquiquineuse
côtoient
les
âmes
généreuses
de
la
paroisse,
plus
spécialement
les
membres
des
familles
Bergeron
et
Marcotte.
C'est
à
l'intérieur
de
ces
clans
que
l'auteur
montre
toute
la
vitalité
des
Québécois.
Il
souligne
à
grands
traits
le
dynamisme
des
jeunes,
dont
les
parents
espèrent
de
tout
cœur
que
les
enfants
suivront
la
tradition
et
que
l'un
d'eux
assurera
leurs
vieux
jours
en
prenant
la
relève
sur
la
ferme.
Même
si
la
dépression
caractérise
les
années
30,
on
sent
qu'il
pousse
un
vent
de
modernité
qui
transformera
bientôt
la
campagne
avec
l'arrivée
des
chevaux-vapeur.
En
exploitant
en
filigrane
la
thématique
classique
de
l'opposition
de
la
ville
à
la
campagne,
Michel
David
a
peint
un
tableau
très
idyllique
de
la
ruralité.
Cependant
il
aurait
accru
la
crédibilité
de
son
roman
s'il
avait
noué
une
intrigue
principale
déstabilisante,
à
l'instar
de
Louis
Caron
qui
a
campé
Le
Canard
de
bois
dans
la
même
région.
Par
contre,
la
trame
bien
tissée
et
les
dialogues
respectueux
des
expressions
du
temps
donnent
un
accent
d'authenticité
qui
plaira
aux
lecteurs
désireux
de
faire
un
survol
sommaire
de
nos
origines.
Avis
aux
réalisateurs
:
voilà
une
œuvre
facilement
transposable
à
la
télévision
à
cause
de
sa
forme
hachurée
qui
présente,
même
à
l'intérieur
d'un
chapitre,
plein
de
petites
tranches
de
vie
de
nos
aïeuls
paysans.
|