Ramsay,
Richard
Le
Roman
de
Tristehomme
et
Esseulée.
Éd.
Québec
Amérique,
1990,
302
p.
Les
amours
de
l'intendant
Bigot
Nous
sommes
en
1750
alors
que
l'intendant
Bigot
-
sa
frivolité
est
légendaire
-
emmène
dans
son
lit
les
belles
petites
"
sauvagesses
"
de
la
colonie.
Il
faut
dire
que
loin
de
la
métropole
(Paris),
les
colonisateurs
se
montraient
très
fringants.
Ils
ne
s'interrogeaient
pas
trop
sur
leur
libido
débridée
dans
un
pays
peu
populeux
et
froid
même
si
des
sanctions
sévères
attendaient
les
fautifs
"
qui
se
gavaient
des
entrailles
"
de
leurs
belles.
Les
amateurs
d'érotisme
profiteront
d'un
buffet
à
volonté.
Un
bon
jour,
son
neveu
convoite
la
délicieuse
femme
de
son
oncle,
une
jumelle
métisse
aux
beaux
grands
cheveux
noirs,
pleins
de
poux
assurément,
mais
l'auteur
a
négligé
ce
détail
piquant.
Il
lutte
comme
un
forcené
pour
que
cette
jolie
jeune
femme
soit
sienne.
Une
série
d'aventures
aussi
rocambolesques
les
unes
que
les
autres
s'engagent
pour
que
le
dit
neveu
vogue
en
canoë
vers
Montréal
avec
celle
que
le
"
mononcle
"
s'était
attachée
.
Comme
il
a
ses
entrées
à
la
résidence
de
l'intendant,
il
lui
est
facile
de
s'assurer
de
la
complicité
du
personnel
pour
assumer
sa
convoitise.
Cette
histoire
ne
peut
se
dérouler
sans
évoquer
le
contexte
dans
lequel
vivait
la
ville
de
Québec
au
18e
siècle.
De
la
culture
à
la
petite
vérole,
on
a
un
bon
portrait
de
la
vie
que
l'on
menait
en
Nouvelle-France,
surtout
des
us
et
coutumes
des
Indiens
qui
enrichissaient
les
nôtres.
Donc,
les
colonisateurs
français
et
les
Hurons
faisaient
bon
ménage.
Ils
vivaient
comme
tous
bons
voisins,
c'est-à-dire
en
échangeant
les
recettes
de
potions
aux
propriétés
magiques
comme
dans
Astérix
contre
les
prières
des
missionnaires
que
l'on
emballait
certes
avec
quelques
mousquets
rouillés
et
des
bouts
de
miroirs
brisés.
Cette
belle
histoire
du
temps
de
la
colonie
est
remarquable
aussi
pour
son
écriture.
C'est
très
poétique
et
trop
recherché
à
cause
du
vocabulaire
archaïque
qui
n'est
plus
consigné
aux
dictionnaires.
C'est
quand
même
très
beau
à
lire,
surtout
que
l'écriture
est
aussi
trépidante
que
les
actions
qui
se
bousculent
et
qui
rebondissent
intelligemment.
Tout
se
tient
dans
cette
oeuvre
d'érudit
qui
relève
autant
de
l'humour
et
de
l'érotisme
que
de
l'Histoire.
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