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Leclair,
Dany.
Le
Saint-Christophe.
Québec
Amérique,
2012,
328
p.
Avoir
20
ans
Ah,
que
l'on
se
sent
vraiment
adulte
à
vingt
ans
!
On
croit
posséder
la
vérité.
Et
ceux
qui
ne
partagent
pas
la
vision
erronée
que
l'on
se
fait
de
la
vie
à
cet
âge
sont
des
ringards.
À
eux
le
monde
!
Ils
sont
les
sauveurs
de
la
planète.
La
nouvelle
génération
promet
bonheur
et
prospérité.
Sa
philosophie
étriquée
ressemble
aux
vœux
exprimés
sur
une
carte
du
Nouvel
An.
|
Le
Saint-Christophe
cible
la
vingtaine
avec
une
exactitude
et
une
clarté
exemplaires
pour
mettre
en
garde
ceux
qui
prendraient
des
vessies
pour
des
lanternes.
Avant
d'être
un
véritable
adulte,
il
faut
s'initier
à
certains
impératifs
incontournables.
S'il
faut
cent
ans
à
un
érable
pour
être
un
bel
arbre,
pourquoi
voudrait-on
tout,
tout
de
suite
?
"
Patience
et
longueur
de
temps
font
plus
que
force
ni
que
rage
",
disait
La
Fontaine.
Les
jeunes
du
Printemps
érable
auraient
dû
lire
ses
fables
avant
d'entreprendre
leur
lutte
contre
les
frais
de
scolarité.
L'auteur
illustre
toute
l'impatience
de
cette
jeunesse,
qui
a
hâte
de
piloter
la
vie
à
sa
guise.
Pour
se
libérer
des
soi-disant
carcans
régionaux,
en
l'occurrence
le
Lac-Saint-Jean,
on
s'emmène
à
Montréal
pour
y
poursuivre
des
études
universitaires
dans
des
conditions
si
précaires
que
l'on
risque
de
ne
pas
atteindre
ses
objectifs.
On
vit
le
plus
possible
en
ghetto
dans
un
édifice
du
centre-ville,
le
Saint-Christophe
en
ce
qui
concerne
le
roman.
On
s'entasse
dans
un
appartement
miteux
qui,
on
l'espère,
deviendra
le
théâtre
de
son
épanouissement.
Épanouissement
découlant
de
substances
illicites,
de
beuveries,
de
bouffe
malsaine,
de
perte
de
sa
josephté
si
ce
n'est
pas
fait,
d'emploi
mal
rémunéré
pour
régler
les
frais
de
scolarité
et
d'études
si
le
temps
le
permet.
On
est
tellement
occupés
à
festoyer
que
les
exigences
de
la
scolarisation
peuvent
attendre.
En
somme,
faute
d'encadrement,
on
se
laisse
séduire
par
tous
les
dangers
d'une
grande
ville.
La
population
paiera
pour
cette
insouciance,
coûteuse
en
reprises
de
cours
et
en
changements
d'orientation.
Même
si
le
lecteur
a
le
goût
de
donner
une
baffe
à
tous
ces
jeunes,
il
n'en
demeure
pas
moins
qu'ils
sont
attachants.
On
les
excuse
bien
volontiers.
C'est
le
cas
du
héros,
Christian
Gingras.
Pour
envenimer
sa
vie,
il
a
eu
la
malencontreuse
idée
de
se
marier
pour
satisfaire
son
besoin
inextinguible
de
sexe
avec
une
copine,
qui
assouvit
ses
propres
désirs
avec
tous
et
chacun,
même
une
fois
mariée.
Dans
de
telles
eaux,
une
union
est
facilement
soluble.
Le
roman
fait
ressortir
particulièrement
la
personnalité
de
Christian,
un
homme
veule
à
qui
tous
les
malheurs
arrivent.
Il
se
débat
pour
se
maintenir
la
tête
hors
de
sa
mare
au
diable.
Heureusement,
il
ne
tente
pas
de
se
faire
passer
pour
un
écorché
vif
comme
c'est
souvent
le
cas
dans
ce
genre
d'œuvres.
Il
connaît
assez
son
confiteor
pour
crier
haut
et
fort
mea
culpa.
Il
ne
correspond
pas
à
l'image
qu'il
projette.
Il
a
peur
de
ce
qu'il
est
devenu
:
un
profiteur
égoïste
même
si
sous
la
couenne
bat
un
cœur
sensible
attiré
par
la
littérature.
Il
fallait
du
courage
pour
écrire
avec
autant
de
franchise
sur
la
vie
que
mène
les
étudiants.
L'auteur
a
évité
le
discours
du
prédicateur.
Il
s'est
contenté
de
peaufiner
un
portrait
plutôt
juste
d'une
jeunesse
en
quête
de
sa
voie.
Tous,
des
étudiants
fragiles
qui,
tout
en
paraissant
sûrs
d'eux-mêmes,
craignent
pour
leur
avenir.
Peu
d'auteurs
ont
osé
pointer
le
manque
de
maturité
ou
de
vécu
pour
affronter
ce
moment
déterminant
de
la
vingtaine.
Bien
ficelé,
le
roman
raconte
une
histoire
aux
nombreux
rebondissements
pour
relancer
l'action.
Il
y
en
a
même
trop.
Avec
aisance,
les
péripéties
se
suivent
dans
un
ordre
linéaire.
Elles
sont
rapportées
avec
une
plume
classique
et
coulante
quoique
le
premier
tiers
du
roman
s'emberlificote
de
phrases
aux
nombreuses
propositions
subordonnées.
Bref,
c'est
une
œuvre
éclairante
qui
cible
le
plus
vaste
public
possible.
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