Théoret,
France.
Les
Apparatchiks
vont
à
la
mer
Noire.
Éd
du
Boréal,
2004,
247
p.
Les
Communistes
québécois
des
années
1970
France
Théoret
fait
un
survol
assez
exhaustif
de
la
vitalité
culturelle
du
Québec
des
années
1970,
époque
marquée
par
l'adhésion
de
nombreux
intellectuels
à
l'idéologie
communiste
stalinienne
alors
que
l'intelligentsia
européenne
l'abandonnait,
notamment
Jean-Paul
Sartre,
scandalisée
par
le
balayage
des
cadavres
sous
le
tapis
sibérien.
Son
oeuvre
vient
dénoncer
le
mensonge
inhérent
à
un
système
de
pensée
qui
soumettait
les
créateurs
à
un
réalisme
socialiste
que
l'on
pourrait
définir
comme
de
la
propagande
pour
un
devenir
prolétarien.
L'art
au
service
de
ce
que
doit
être
le
peuple
alors
que
les
apparatchiks
(leaders)
se
la
coulaient
douce
sur
les
plages
de
Sotchi,
sis
sur
les
bords
de
la
mer
Noire.
Comme
Monique
LaRue,
qui
a
parcouru
les
couloirs
de
l'enseignement
de
la
littérature
au
collégial
dans
La
Gloire
de
Cassiodore,
France
Théoret
se
promène
dans
les
dédales
montréalais
de
la
peinture,
qui
doit
se
redéfinir
pour
qu'elle
ne
soit
plus
l'expression
névrotique
des
artistes
dans
un
cadre
formaliste,
mais
un
outil
au
service
du
prolétariat
afin
qu'il
sache
comment
s'assujettir
aux
normes
socialistes.
Le
héros,
Mathieu
Lord,
adhèrera
donc
à
cette
tendance
qui
se
dessine
dans
le
monde
avant-gardiste
de
Montréal.
Le
fait
d'être
professeur
d'histoire
de
l'art
accélèrera
son
ascension
au
sommet
de
la
pyramide
communiste.
Devenu
apparatchik,
le
héros
escompte
bien
se
servir
de
sa
nouvelle
orientation
idéologique
pour
acquérir
une
grande
notoriété
au
sein
du
monde
pictural
afin
de
compenser
ses
carences
créatrices.
Mais,
comme
au
Québec,
la
gauche
est
relayée
au
rang
des
organisations
secrètes,
il
devra
s'organiser
pour
que
son
adhésion
au
parti
communiste
reste
inconnue
de
ses
collègues
et
de
sa
femme,
Louise
Aubert.
Cette
dernière
est
également
une
universitaire
qui,
à
l'amour
des
livres,
a
voulu
joindre
celui
d'un
homme.
Contrairement
à
son
mari,
ce
n'est
ni
une
opportuniste
ni
une
idéaliste.
Elle
n'en
demande
pas
trop
à
la
vie
:
aimer,
enseigner,
écrire
et
lire
pour
se
donner
une
synthèse
de
la
vie,
si
jamais
c'est
possible.
Mais
il
faut
croire
que
peu,
c'est
déjà
trop
pour
une
femme.
Même
si
le
communisme
établit
l'égalité
entre
les
sexes,
la
défense
de
l'idéologie
a
préséance
sur
les
rapports
humains,
considérés
comme
incompatibles
à
la
cause.
Dans
un
tel
contexte,
il
est
à
prévoir
que
les
mariages
sont
voués
à
l'échec.
Celui
de
Louise
suivra
la
règle.
Heureusement,
elle
aura
compris
que
son
mari
ne
pouvait
la
rendre
heureuse.
En
fait,
elle
s'est
mariée
à
un
éternel
adolescent
assoiffé
d'approbation
et
d'admiration
pour
vaincre
son
insécurité.
Il
n'a
pas
su,
comme
sa
femme,
cheminer
vers
une
vie
adulte,
débarrassée
des
attachements
névrotiques
à
ses
carences.
La
conclusion
qui
s'impose
à
elle
tombe
sur
les
sens.
L'idéologie
repose
sur
des
assisses
mensongères,
et
ceux
qui
la
défendent
se
mentent
à
eux-mêmes
parce
qu'ils
doivent
renier
ce
qu'ils
sont.
Un
peu
comme
Ludmila
Oulitskaïa
dans
Sonietchka,
France
Théoret
trace
l'histoire
d'une
certaine
intelligentsia
obnubilée
par
le
réalisme
socialiste.
Les
initiés
apprécieront
davantage
la
richesse
de
l'œuvre,
mais
il
faut
dire
qu'elle
est
construite
au
détriment
de
l'élément
romanesque.
Il
s'agit
plutôt
d'une
thèse
romancée,
écrite
avec
une
plume
maîtrisée.
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