Eddie,
Christine.
Les
Carnets
de
Douglas.
Éd.
Alto,
2007,
199
p.
Un
Love
Story
rural
Les
carences
parentales
encouragent
souvent
les
jeunes
à
fuir
leur
famille
pour
arpenter
parfois
l'artère
la
moins
prometteuse
de
Montréal,
celle
qui
conduit
aux
ersatz
qu'offre
la
rue
Sainte-Catherine.
Les
héros
de
Christine
Eddie
quittent
plutôt
leur
milieu
pour
un
coin
isolé
du
Québec,
soit
Rivière-aux-Oies,
un
village
fictif
de
823
habitants.
C'est
la
tendance
de
croire
que
la
campagne
est
un
havre
de
paix.
Romain
Brady,
18
ans,
s'y
réfugie,
notamment
dans
une
forêt
que
découpe
une
rivière
poissonneuse.
Il
communie
à
la
nature
généreuse
et
sauvage
de
ce
bled
perdu,
qui
revêt,
au
cours
du
temps,
une
importance
capitale
quand
se
joint
à
lui
Éléna
Tavernier.
Ayant
fui
un
père
violent,
elle
a
déniché
un
travail
auprès
d'une
apothicaire
qui
l'a
instruite
de
son
savoir.
La
rencontre
fortuite
de
ces
âmes
blessées
conduit
à
un
amour
idyllique,
soumis
aux
aléas
de
la
finalité.
Le
spectre
de
la
mort
attend
au
détour
tous
les
cœurs
pour
les
plonger
dans
des
deuils
inconsolables.
À
la
naissance
de
l'enfant
du
jeune
couple,
le
glas
a
sonné
pour
la
parturiente.
La
consternation
s'empare
du
mari,
trop
affligé
pour
s'occuper
de
sa
fille
qu'il
confie
au
médecin
du
village,
un
"
vieux
garçon
",
disions-nous
à
l'époque,
solidaire
du
malheur
d'autrui
comme
le
reste
de
sa
communauté.
Cet
événement
introduit
la
dernière
partie
de
ce
triptyque.
Pour
cacher
sa
véritable
identité,
Romain
Brady
est
rebaptisé
sous
le
nom
de
Douglas
Létourneau.
Douglas
en
rappel
du
pin
géant
et
Létourneau
pour
l'oiseau
aux
plumes
échevelées
qui
évoquent
la
tignasse
de
cet
homme
des
bois.
Le
départ
de
sa
tendre
moitié
pour
l'au-delà
provoque
le
sien
vers
d'autres
cieux,
où
il
"
s'essouffle
à
parcourir
la
terre,
à
l'affût
de
quelque
trésor
qui
console
".
Le
seul
lien
qu'il
ait
trouvé
pour
ne
jamais
quitter
sa
fille,
ce
sont
les
carnets
du
titre
qu'il
lui
expédie
pour
lui
"
offrir
la
beauté
du
monde
",
pour
la
guider
doucement
vers
la
lumière.
Mais
il
réalisera
que,
partout,
"
la
lumière
est
toujours
tamisée
".
Le
roman
nous
invite
à
jeter
un
regard
moins
utopique
sur
notre
monde
teinté
de
gris
et
de
rose.
La
nature
est
un
baume,
mais,
malheureusement,
il
n'est
pas
curatif.
L'appât
du
gain
déboise
nos
forêts,
le
modernisme
transforme
les
rues
tranquilles
en
boulevards
commerciaux,
comme
la
rue
Saint-Cyrille
de
la
ville
de
Normandin
que
chantait
le
regretté
André
Fortin.
Indifférence,
violence,
xénophobie,
environnement
bafoué,
mort,
autant
de
thèmes
qui
inquiètent
la
société
d'aujourd'hui,
mais
que
l'auteure
transpose
dans
les
années
1950.
Tous
ces
éléments
à
peine
abordés
concourent
à
produire
une
œuvre
qui
ressemble
à
un
synopsis
de
film
hollywoodien.
Plutôt
qu'un
roman,
il
s'agit
d'un
récit
kitch
agrémenté
par
l'amour
de
la
musique.
C'est
beau,
c'est
généreux,
mais
c'est
un
Love
Story
rural
pour
les
pensionnaires
des
couvents
d'autrefois.
Dans
Dawson
Kid,
Simon
Girard
donne
un
aperçu
beaucoup
plus
réaliste
de
la
mentalité
qu'il
faut
développer
pour
se
protéger
de
la
foudre
qui
sévit
partout
dans
le
monde.
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