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Bail,
Micheline.
L'Esclave.
Éd.
Libre
Expression,
1999,
385
p.
L'Esclavage
au
Canada
Le
marché
des
esclaves
connut
beaucoup
de
succès
auprès
des
colonisateurs,
qui
y
eurent
recours
pour
attacher
à
leur
service
des
humains
qu'ils
traitèrent
comme
du
bétail.
François
Poulin
de
Francheville,
un
négociant
de
la
Nouvelle-France,
acheta
une
Africaine
de
18
ans
qui
débarqua
à
Montréal
en
1727.
Il
s'agit
de
Kawindalé,
que
l'on
rebaptisa
du
nom
de
Marie-Joseph
Angélique.
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Au
service
d'un
bourgeois,
elle
découvrit
des
colons
français
qui
tentaient
de
s'affranchir
de
la
métropole
(Paris),
en
plus
d'affronter
la
concurrence
anglaise
sur
le
marché
des
fourrures.
Elle
découvrit
aussi
un
peuple
dont
le
sort
ressemblait
au
sien.
Elle
nota
que
les
Amérindiens
acculturés
étaient
repoussés
de
leur
territoire
au
profit
d'exploiteurs
éhontés
qui
pensaient
s'enrichir
rapidement
en
venant
en
Nouvelle-France.
Elle
s'intégra
à
ce
contexte
avec
la
meilleure
volonté
du
monde.
Elle
connut
même
l'amour
avec
un
colon,
mais,
malheureusement,
elle
fut
accusée
de
l'incendie
qui
ravagea
la
moitié
de
la
ville
de
Montréal
en
1738.
L'auteur
s'est
inspiré
du
procès
de
cette
esclave
pour
écrire
ce
roman
destiné
au
grand
public.
Micheline
Bail
reconstitue
de
manière
très
vivante
les
us
et
coutumes
de
l'époque.
Elle
sait
rendre
crédible
la
vie
montréalaise
et
rurale
avec
moult
renseignements
sur
les
activités
de
la
population
comme
la
préparation
des
repas,
la
confection
des
vêtements,
la
fabrication
des
meubles
et
la
construction
des
maisons.
Bref,
elle
passe
en
revue
le
quotidien
des
habitants
ainsi
que
celui
des
Amérindiens.
L'auteur
revisite
aussi
les
enjeux
sociaux
de
l'époque.
Elle
examine
la
conjoncture
politique
et
économique,
les
échanges
commerciaux
entre
les
différentes
parties,
en
l'occurrence
les
Anglais,
les
Amérindiens
et
les
colons
français.
Elle
signale
au
passage
l'activité
des
magouilleurs
composés
souvent
des
dirigeants
de
la
colonie,
qui
tentaient
de
détourner
le
commerce
de
la
fourrure
en
leur
faveur
en
recourant
souvent
à
des
moyens
illicites
comme
la
contrebande.
Le
roman
donne
un
bon
aperçu
de
la
vie
au
18e
siècle.
L'auteur
retrace
le
parcours
tragique
de
son
héroïne
au
sein
d'une
communauté
moins
noble
que
le
laissent
entendre
les
manuels
scolaires
d'autrefois.
Par
contre,
Micheline
Bail
est
une
romancière
qui
traduit
assez
mal
les
sentiments
humains.
À
ce
chapitre,
elle
sert
du
réchauffé
littéraire.
Malgré
l'écriture
maîtrisée,
son
roman
ne
transcende
pas,
surtout
à
cause
du
ton
que
l'auteur
n'a
pas
su
lui
conférer.
Il
reste
que
c'est
une
œuvre
intéressante,
du
seul
fait
qu'il
révèle
aux
Québécois
une
réalité
tenue
bien
secrète
jusqu'à
tout
récemment.
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