Boucher,
Claudette.
Les
Crimes
des
moutons.
Éd.
Balzac,
2001,
220
p.
Meurtres
dans
un
cégep
Le
titre
de
ce
roman
réfère
à
une
phrase
de
Balzac,
l'auteur
fétiche
de
Claudette
Boucher.
Elle
a
imaginé
un
polar
dont
le
héros
s'inspire
des
œuvres
balzaciennes
pour
mener
ses
enquêtes.
En
lisant
Les
Crimes
des
moutons,
on
sent
très
bien
l'emprunt
de
la
romancière
québécoise,
autant
au
niveau
géographique
qu'au
niveau
littéraire.
Quoique
la
ville
de
Québec
serve
de
théâtre
aux
drames
survenus
en
1971,
on
se
croirait
au
cœur
de
la
France
rurale
des
années
1900.
Même
l'écriture
rappelle
les
longues
descriptions
de
son
maître,
dont
elle
suit
les
traces
avec
un
certain
succès
Le
crime
de
mouton
devrait
inquiéter
les
amoureux.
Dans
ce
polar,
on
ne
se
frotte
pas
en
vain
à
Cupidon.
Ses
flèches
sont
plutôt
meurtrières.
C'est
ce
que
l'on
constate
dans
un
cégep
où
les
étudiants
sont
bouleversés
par
la
mort
de
l'une
des
leurs.
Il
s'agit
de
May
Dollin,
une
fille
née
de
parents
aisés.
Comme
ses
pairs,
elle
est
très
attirée
par
les
expériences
marquées
du
sceau
de
l'interdit.
L'idéal
SDF
des
bizuts
:
sexe,
drogue,
fortune.
Le
malheur
relève
de
la
dichotomie.
Voilà
que
le
professeur
They
est
abattu
à
son
tour.
Ces
deux
meurtres
soutiennent
la
voûte
de
l'intrigue
policière,
dont
la
résolution
apparaît
dans
l'une
des
œuvres
de
Balzac.
Le
Silence
des
agneaux
pourrait
aussi
fournir
des
pistes
intéressantes
au
policier
chargé
de
l'enquête.
Si
les
étudiants
sont
sidérés
par
l'assassinat
de
May
Dollin,
celui
de
leur
professeur,
un
homme
méprisant
dont
les
appétences
se
résument
à
humilier
autrui,
les
laisse
plutôt
froids.
Sa
haine
de
l'humanité
s'expliquait
assez
mal.
Un
mystérieux
personnage
tient
à
lui
exprimer
son
désaccord
avec
cette
attitude.
Quelque
temps
avant
la
disparition
tragique
de
Monsieur
They,
il
lui
envoie
des
menaces
de
mort
ainsi
qu'aux
membres
de
la
direction,
toutes
contenues
dans
une
phrase
rédigée
à
l'encre
violette.
C'est
le
cadre
du
roman
de
Claudette
Boucher.
Si
en
imitant
Balzac,
elle
commet
quelques
bourdes
gênantes,
il
faut
dire,
d'autre
part,
qu'elle
maîtrise
les
règles
de
l'art
romanesque.
Elle
sait
concocter
un
dénouement
qui
a
du
punch.
Comme
Jacques
Côté
dans
Le
Rouge
idéal,
l'auteur
a
écrit
un
polar
en
exploitant
la
littérature
avec
un
succès
mitigé
par
des
emprunts
qui
brouillent
les
repères
géographiques.
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