Marois,
André.
Les
Effets
sont
secondaires.
Éd.
de
la
Courte
Échelle,
2003,
219
p.
Les
Cobayes
humains
dans
les
laboratoires
André
Marois
est
un
immigrant
français,
qui
vit
au
Québec
depuis
longtemps.
Il
a
écrit
déjà
Accident
de
parcours
et
Tête
de
pioche.
Dans
Les
Effets
sont
secondaires,
l'auteur
dénonce
l'emploi
de
cobayes
humains
rémunérés
devant
servir
à
des
tests
cliniques.
Les
héros,
qui
se
sont
soumis
volontairement
aux
expériences,
apprennent
à
leurs
dépens
que
les
effets
secondaires
sont
plutôt
de
l'ordre
de
la
dangerosité.
Que
cachent
les
résultats
positifs
des
recherches
qui
enthousiasment
tellement
la
population?
Il
ne
faut
pas
toujours
suspecter
le
travail
des
chercheurs
sans
lequel
l'humanité
serait
encore
à
ses
premiers
balbutiements.
Mais
là
comme
ailleurs,
la
science
médicale
n'est
pas
à
l'abri
des
dérives,
comme
en
témoigne
le
cinéma
avec
ces
savants
qui
veulent
se
servir
de
leurs
découvertes
pour
devenir
les
maîtres
du
monde.
Le
manichéisme
guette
certains
chercheurs
attirés
par
l'appât
du
gain.
Ils
pourraient
fermer
les
yeux
sur
les
magouilles
des
esprits
retors,
intéressés
à
leur
travail
pour
atteindre
des
objectifs
inavouables.
Deux
jeunes
hommes
sont
à
même
de
le
constater
quand
ils
voient
leur
santé
vraiment
menacée
alors
qu'on
leur
transplante
une
puce
dans
le
ventre
devant
agir
sur
le
moteur
nerveux
de
l'organisme.
Le
troisième
héros
est
un
petit
profiteur
des
expériences
génétiques.
Dans
une
clinique
de
fertilité,
il
vole
des
embryons
récoltés
d'un
chanteur
de
renommée
mondiale
pour
les
vendre
à
la
plus
offrante
par
l'entremise
des
petites
annonces
classées
du
New
York
Time.
L'intrigue
du
roman
soutient
bien
l'intérêt
du
lecteur.
On
se
demande
comment
le
vendeur
d'embryons
parviendra
à
livrer
sa
marchandise
en
déjouant
les
pièges
tendus
sur
sa
route.
Et
comment
les
deux
cobayes
échapperont
au
machiavélisme
du
Dr
Hueng.
Ces
dilemmes
engendrent
une
série
d'aventures
farfelues.
Ce
sont
des
poursuites
dans
les
rues
de
Montréal
à
patins
à
roues
alignées,
des
coups
de
crosses
de
hockey
sur
la
tête,
des
adversaires
écrasés
par
une
fourgonnette...
C'est
un
roman
noir
qui
met
en
branle
la
panoplie
des
techniques
utilisées
par
les
traqueurs
de
carrière.
On
se
croirait
au
cinéma.
Une
flopée
de
péripéties
attend
le
lecteur,
toutes
relancées
par
de
nombreux
rebondissements,
quand
même
agaçant
à
la
longue.
C'est
un
buffet
à
volonté
pour
les
amateurs
du
genre.
Les
autres
seront
déçus
s'ils
cherchent
une
oeuvre
très
documentée
sur
le
sujet.
Mais
pour
se
divertir
tout
en
éveillant
sa
conscience
aux
conditions
humaines,
c'est
le
roman
recommandé.
Même
si
l'auteur
est
d'origine
française,
son
écriture
traduit
un
propos
qui
ne
s'éloigne
pas
trop
du
discours
oral
des
Québécois.
Et
l'humour
vient
en
prime
malgré
la
gravité
du
sujet.
Le
jeune
voleur
en
amusera
plusieurs
avec
sa
casquette
orange
et
sa
fausse
moustache
qu'il
perd
en
comblant
les
besoins
affectifs
de
l'infirmière
du
laboratoire.
Bref,
ce
roman
est
tout
aussi
fou
que
Le
Seigneur
des
rutabagas
d'André
Noël,
un
ouvrage
sur
la
mafia
montréalaise.
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