Bard,
Hélène.
Les
Mécomptes.
Éd.
Les
Intouchables,
2002,
140
p.
La
Détresse
des
jeunes
hommes
L'auteure
de
Baie
Saint-Paul,
qui
a
l'âge
de
son
héros
né
en
1975,
aborde
les
problèmes
d'une
génération
qui
n'a
pas
eu
la
chance
de
celle
de
leurs
parents.
Souvent
nés
de
père
incognito,
les
jeunes
Québécois
développent
un
mal
à
l'âme
qui
les
paralyse.
Incapables
de
saisir
ce
qu'ils
veulent,
ils
végètent
en
espérant
que
la
manne
leur
tombe
du
ciel.
C'est
ce
qui
arrive
à
Carl,
le
héros
du
roman.
Un
jour,
il
reçoit
l'offre
d'un
emploi
de
cobaye
à
l'université.
Son
travail
consiste
à
dormir
pendant
huit
heures
sous
la
surveillance
de
spécialistes,
qui
font
une
étude
top
secret
sur
le
sommeil.
Comme
il
est
bien
rémunéré,
on
pourrait
croire
qu'il
aura
enfin
accès
au
bonheur
que
procure
l'argent.
L'auteure
fait
une
démonstration
éloquente
du
contraire.
La
bière,
les
prostituées
et
les
strip-teaseuses
qu'il
peut
se
payer
ne
suffisent
pas
à
combler
son
vide
existentiel.
Comme
son
rapport
à
autrui
passe
par
la
facilité,
il
est
incapable
de
nouer
des
liens,
même
avec
la
jeune
fille
pour
qui
il
a
eu
le
béguin
lors
d'une
partie
de
pêche.
Heureusement,
il
lui
reste
un
ami
d'enfance
et
une
mère
qui
serait
responsable
de
l'accumulation
de
ses
mécomptes,
mais
qu'il
appelle
à
son
secours
quand
sa
déconfiture
est
consommée.
C'est
effarant
le
nombre
de
romans
québécois
qui
tiennent
les
parents
responsables
des
hésitations
des
jeunes
à
l'aube
de
leur
vie
adulte.
C'est
plus
déculpabilisant
de
porter
des
accusations
que
d'y
voir
une
caractéristique
de
l'âge.
Ce
roman
décrit
la
détresse
des
jeunes,
qui
sont
en
attente
d'une
place
dans
le
cirque
de
la
vie.
Ça
n'aurait
été
pas
trop
mal
si
la
bière
n'avait
pas
autant
coulé
à
flot.
Les
nombreuses
beuveries
du
héros
font
tourner
l'œuvre
en
rond.
On
attend
quelque
chose
qui
ne
vient
pas.
Bref,
ce
roman
à
l'écriture
vive
peut
être
perçu
comme
une
mise
en
garde
contre
les
paradis
sulfureux
qui
apparaissent
comme
des
refuges
aux
angoisses
marquant
l'entrée
dans
le
monde
adulte.
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