Pende,
Ata.
Les
Raisons
de
la
honte.
Éd.
Trois,
1999,
68
p.
Un
Sud-Américain
de
Montréal
Québécois
d'origine
zaïroise,
Ata
Pende
s'intéresse
dans
cette
œuvre
au
sort
d'un
exilé
en
quête
de
territoire
pour
se
réaliser.
Son
héros,
ancien
guérillero
de
l'Amérique
centrale,
s'est
retrouvé
à
Montréal
après
un
détour
par
le
Brésil,
où
il
fut
brièvement
planteur
de
café.
Jaime
Montoya
habite
un
HLM
du
quartier
Côte-des-Neiges,
dont
il
peut
acquitter
le
loyer
grâce
à
son
travail
chez
Galarneau
Textile.
La
dynamique
qui
l'anime
se
révèle
le
jour
où,
au
bas
de
l'escalier
de
son
immeuble,
il
croit
avoir
oublié
quelque
chose
pour
affronter
l'hiver
qui
sévit.
En
retournant
à
son
logis,
il
trouve
la
porte
ouverte.
Cet
élément
déclencheur
lui
pose
un
dilemme
épineux.
Le
héros
considère
qu'il
s'agit
d'une
intrusion.
Immigrant
depuis
deux
ans
au
Québec,
il
a
tout
à
craindre
du
viol
de
son
intimité.
Il
doit
donc
se
débarrasser
de
l'intrus
sans
attirer
l'attention
policière.
Les
raisons
sont
déjà
assez
nombreuses
pour
nourrir
sa
honte
d'être
le
braconnier
de
l'espace
où
il
tente
de
redonner
un
sens
à
son
existence.
Il
ne
trouve
rien
de
mieux
que
de
provoquer
de
la
fumée
pour
que
le
détecteur
sonne
l'alarme.
Mais
le
feu
est
un
maître
insensible
aux
malheurs
d'autrui.
Et
c'est
l'édifice
entier
qui
devient
la
proie
des
flammes.
Les
mauvaises
langues
ne
tarderont
pas
à
transformer
la
pauvre
victime
en
pyromane.
Bref,
l'exilé
doit
se
déguiser
en
courant
d'air
pour
échapper
à
la
xénophobie.
Cette
longue
nouvelle
fort
ingénieuse
fait
ressortir
éloquemment
les
difficultés
du
migrant.
En
peu
de
pages,
l'auteur
convainc
le
lecteur
de
la
justesse
de
son
point
de
vue.
Bien
écrit,
bien
ficelé,
l'œuvre
connaît
par
contre
un
dénouement
qu'on
aurait
souhaité
plus
original.
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