Champetier,
Joël.
Les
Sources
de
la
magie.
Éd.
Alire,
2002,
436
p.
Fantastique
:
magiciens
médiévaux
au
service
de
la
politique
Depuis
l'avènement
de
Harry
Potter,
les
sorciers
ont
bonne
presse.
Plusieurs
romanciers
exploitent
ce
filon
qui
semble
plaire
à
de
nombreux
lecteurs.
Les
œuvres
du
genre
portent
dorénavant
un
nouveau
chapeau.
On
parle
davantage
de
fantasy
que
de
fantastique.
Le
calque
de
l'anglais
est
devenu
une
manie
snobinarde
qui
a
jeté
l'anathème
sur
l'emploi
intégral
du
français.
Joël
Champetier
s'est
adonné
à
ce
genre
dans
Les
Sources
de
la
magie.
Sur
une
toile
médiévale,
l'auteur
a
brossé
le
tableau
de
la
vie
du
magicien
Ian
Corybantier,
un
sujet
du
royaume
de
Contremont.
Il
s'agit
d'un
homme
vivant
seul
avec
Petite
Caille,
une
chienne
qui
sait
parler.
Tout
entier
livré
à
l'étude
des
sources
de
la
magie,
il
mène
une
vie
paisible
dans
un
décor
bucolique
jusqu'au
jour
où
son
frère
Héran,
intendant
du
royaume
de
Besline,
lui
confie
pour
l'été
sa
fille
Marion,
âgée
de
16
ans.
Rapidement,
Ian
apprendra
le
motif
de
cette
garde
qui
ne
repose
pas
sur
l'amitié
de
la
nièce
pour
son
oncle.
Il
s'agit
plutôt
d'un
conflit
qui
se
prépare
entre
les
burgraves
(intendants)
de
trois
villes
que
l'un
d'eux
veut
regrouper
pour
former
un
royaume
sur
lequel
il
régnerait.
Afin
qu'Héran
soutienne
ce
projet,
il
enlève
Marion
en
recourant
à
l'art
de
Malitorne,
le
magicien
qui
habite
la
ville
du
prétendant
au
trône.
Évidemment
l'oncle
Ian
intervient
pour
sauver
sa
nièce
avec
son
ami
et
sa
voisine,
une
sorcière
qui,
en
créant
une
simile
(un
clone),
l'aide
grandement
à
tirer
la
jeune
femme
des
griffes
du
vilain
Malitorne.
La
recherche
de
l'otage
dégénère
en
un
combat
singulier,
qui
règle
finalement
l'imbroglio
du
commandement
des
villes.
Cette
histoire
contient
tous
les
ingrédients
susceptibles
d'évoquer
l'époque
médiévale.
Châteaux,
auberges,
tunnel
secret,
champs
et
forêt
servent
de
décor
aux
paltoquets,
aux
cavaliers,
aux
nains,
aux
paysans
et
aux
magiciens
qui
utilisent
les
incantations
ad
hoc
pour
se
déplacer
ou
combattre
les
spectres
malicieux
qui
se
dressent
sur
leur
chemin.
Et
le
personnel
des
écuries
s'assure
que
les
haquenées
et
les
destriers
conduisent
à
destination
tous
les
personnages
qui
ont
à
voyager.
Combats
et
violence
afférente
entraînent
tous
les
protagonistes
dans
un
dénouement
manichéen
qui
garantit
le
triomphe
des
forces
du
bien.
Avec
une
plume
élégante
et
appropriée
au
genre,
l'auteur
réussit
à
créer
une
atmosphère
médiévale
dans
laquelle
baignent
des
magiciens
aux
prises
avec
un
conflit
politique.
Mais
les
assises
défaillantes
de
l'œuvre
en
décevront
quelques-uns.
La
trame
réunit
sans
grande
originalité
un
ensemble
d'éléments
typiques
au
fantastique.
Il
est
difficile
à
l'émotion
de
pénétrer
cette
œuvre,
produit
d'une
recette
éprouvée.
L'art
romanesque
est
quand
même
respecté
sauf
que
l'épilogue
transforme
la
chute
en
moult
informations
livrées
sous
forme
de
résumé
bâclé.
Il
reste
que
Joël
Champetier
a
reçu
le
prix
Boréal
2003
pour
son
roman.
|