Boucher,
Jean-Pierre.
Les
Vieux
ne
courent
pas
les
rues.
Éd.
du
Boréal,
2001,
209
p.
La
Vieillesse
Les
vieux
ne
courent
pas
les
rues.
C'est
évident
;
on
les
oblige
presque
à
s'enfermer
dans
des
résidences
pour
personnes
âgées
afin
de
se
protéger
contre
les
dangers
inhérents
à
leur
groupe
d'âge.
À
cause
d'une
santé
chancelante,
certains
devront
aller
frapper
à
la
porte
de
l'enfer
que
représentent
les
centres
d'hébergement
de
soins
prolongés.
Lavés
aux
neuf
jours,
traités
comme
des
hyperactifs
que
l'on
bourre
de
sédatifs
pour
qu'ils
ne
dérangent
pas,
on
va
leur
consentir
à
prix
fort
un
minimum
de
services,
offerts
par
un
personnel
généralement
démotivé.
Pour
chacune
des
nouvelles
de
son
recueil,
Jean-Pierre
Boucher
présente
des
hommes
et
des
femmes
délaissés
de
leurs
enfants,
qui
achètent
leur
tranquillité
d'esprit
en
confiant
leurs
parents
devenus
encombrants
à
des
mains
qu'ils
croient
compatissantes.
C'est
l'illusion
complète.
Comme
dit
l'une
des
héroïnes
à
son
mari
aveugle,
"
c'est
pas
toi
qui
ne
vois
plus
les
autres,
c'est
les
autres
qui
ne
te
voient
plus.
"
La
vie
des
vieillards
en
institution
a
perdu
toute
sa
qualité.
On
les
dit
séniles
alors
que
ce
sont
les
médicaments
qui
précipitent
leur
déchéance.
Même
dans
ce
contexte,
on
leur
demande
de
tenir
à
la
vie.
"
Ils
ne
te
laissent
plus
mourir
aujourd'hui
on
dirait
que
c'est
les
autres
qui
ont
la
chienne
que
tu
meures.
Ils
ne
veulent
pas
t'aider
à
mourir,
ils
veulent
juste
que
tu
continues
à
vivre,
mais
ils
se
sacrent
bien
de
la
façon
dont
tu
vis.
"
On
comprend
que
certains
envisagent
de
se
donner
la
mort
avec
leurs
satanées
pilules.
L'auteur
souligne
l'aspect
le
plus
pénible
de
la
vieillesse.
Ceux
qui
espèrent
courir
le
dernier
droit
de
leur
vie
sans
encombre
pour
avoir
suivi
les
conseils
des
charlatans
de
la
jouvence
éternelle
jugeront
cette
œuvre
assez
sévèrement.
Mais
quand
on
constate
le
nombre
de
tours
réservées
aux
gens
âgés
qui
s'érigent
à
toute
vapeur
à
travers
le
Québec,
on
ne
peut
qu'accorder
foi
à
ce
que
raconte
Jean-Pierre
Boucher.
Comme
France
Ducasse
dans
La
Vieille
du
vieux,
il
décrit,
avec
une
plume
sûre,
un
univers
auquel
personne
ne
peut
échapper
à
moins
d'un
miracle.
Bref,
ce
recueil
de
nouvelles
rectifie
les
portraits
trop
souvent
risibles
de
nos
aînés.
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