Trottier,
Yves.
L'Euthanasiste
ambulant.
Éd.
JCL,
2002,
296
p.
Pour
que
le
mort
ne
vienne
pas
comme
une
voleuse
Pour
écrire
son
premier
roman,
Yves
Trottier
s'est
attaqué
à
un
sujet
litigieux,
soit
l'euthanasie.
L'auteur
du
lac
St-Jean
est
parvenu
à
relever
le
défi,
mais
il
lui
reste
à
peaufiner
son
écriture.
Son
roman
nous
plonge
dans
un
État
qui
a
reconnu
l'euthanasie
à
la
manière
des
Pays-Bas.
Des
lois
encadrent
la
pratique
de
ceux
qui
s'y
consacrent.
Avant
de
procéder
à
cet
acte,
il
faut
que
le
médecin
détermine
que
le
seuil
de
douleur
soit
devenu
intolérable
avec
un
"
souffromètre
",
un
gadget
de
science-fiction,
et
qu'il
s'assure
que
le
requérant
ait
consenti
librement
à
son
euthanasie.
Là
où
le
bât
blesse,
c'est
que
cette
pratique
s'étend
aussi
aux
sans-abri,
les
"
jetables
"
que
l'on
ne
peut
recycler.
Le
héros,
le
docteur
Bonaventure,
est
l'initiateur
du
projet
qui
a
amené
la
reconnaissance
légale
de
l'euthanasie.
Il
a
agi
pour
que
la
dignité
humaine
soit
accrue
par
une
loi
qui
empêcherait
la
mort
de
venir
comme
une
voleuse.
Mais
il
n'a
pas
pensé
que
son
noble
but,
qu'il
soutient
parfois
par
des
arguments
spécieux,
pouvait
échapper
aux
dérives
toujours
possibles,
surtout
quand
une
telle
pratique
passe
entre
les
mains
de
nombreux
intervenants
comme
les
fournisseurs
des
doses
létales
et
les
corporations
syndicales,
sans
compter
les
euthanasistes
qui
seraient
portés
à
étendre
la
loi
de
leur
propre
chef
à
des
cas
non
stipulés.
C'est
ce
point
surtout
que
l'auteur
exploite
avec
assez
de
crédibilité.
Son
héros
devient
victime
des
magouilleurs
et
son
sens
aigu
d'autrui
le
fait
pécher
à
l'endroit
d'un
jeune
qui
veut
se
suicider.
Sa
condamnation
le
porte
à
se
remettre
en
question,
mais
ses
doutes
disparaîtront
vite
quand
un
cancer
le
prendra
de
court.
C'est
ainsi
que
l'auteur
ferme
sa
boucle.
À
travers
ses
péripéties
se
glisse
la
vie
amoureuse
de
l'euthanasiste.
Vivant
avec
une
jeune
comédienne
du
cinéma
pornographique,
il
mène
une
vie
idyllique
digne
des
plus
mauvais
romans
Harlequin.
Ce
chapitre
risible
dépare
une
oeuvre
qui
peut
se
défendre.
Il
est
aussi
regrettable
qu'un
conseiller
littéraire
ne
soit
pas
venu
assouplir
l'écriture.
L'auteur
a
peut-être
voulu
épater
le
lecteur
avec
des
phrases
ronflantes
et
redondantes.
En
somme,
il
a
servi
un
menu
gargantuesque
dans
des
assiettes
de
carton.
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