Massicotte,
Gilles.
Liberté
défendue.
Éd.
Vents
d'Ouest,
1998,
258
p.
Ukrainiens
détenus
en
Abitibi
En
1915,
le
Gouvernement
canadien
jugea
bon
de
détenir
tous
les
Ukrainiens
vivant
au
pays
sans
être
naturalisés.
C'est
ainsi
que
plus
de
1300
hommes
et
femmes
furent
emmenés
dans
un
camp
érigé
à
quelques
kilomètres
d'Amos.
Prétextant
que
ces
immigrants
étaient
des
ennemis
de
l'Empire
austro-hongrois,
nos
dirigeants
politiques
en
conclurent
qu'ils
deviendraient
les
nôtres
tôt
ou
tard.
Par
mesure
préventive,
on
a
emprisonné
des
innocents,
y
compris
des
nouveau-nés,
dans
une
nature
sauvage
où
une
dizaine
de
soldats
vivaient
sur
un
pied
d'alerte
pour
mâter
sur
le
coup
toute
tentative
d'insubordination
ou
d'évasion.
Ce
fait
historique,
déshonorant
pour
le
Canada,
allait
à
l'encontre
de
la
Convention
de
La
Haye.
On
a
profité
de
cette
détention
pour
faire
défricher
une
région
récemment
ouverte
au
développement.
En
compensation,
on
a
offert
75$
lors
de
la
fermeture
du
camp,
un
an
plus
tard,
à
des
hommes
qui
ont
bravé
les
moustiques,
la
tuberculose
engendrée
par
la
rigueur
de
l'hiver
et
les
fièvres
typhoïdes
afférentes
à
l'insalubrité
des
lieux.
Ils
ont
travaillé
dans
des
conditions
inhumaines.
On
leur
servait
de
la
viande
crue
et
avariée
et
on
amputait
les
parties
du
corps
ayant
souffert
d'engelure.
Ces
Ukrainiens
qui
croyaient
améliorer
leur
qualité
de
vie
en
venant
au
Canada
se
sont
retrouvés
en
grand
nombre
dans
un
cimetière
de
fortune
aujourd'hui
piétiné
par
les
élans
ou
dans
les
hôpitaux
psychiatriques.
L'auteur
suit
le
crescendo
de
l'horreur
vécue
par
ces
victimes
de
notre
injustice.
Mais
son
œuvre
apparaît
plutôt
comme
un
document
farci
d'anecdotes
peu
flatteuses
pour
les
militaires
anglophones.
Pour
créer
un
suspense
plus
haletant,
cette
page
peu
glorieuse
de
notre
Histoire
aurait
dû
s'attacher
au
destin
d'un
seul
protagoniste,
dont
l'amont
et
l'aval
auraient
fourni
la
matière
au
prologue
et
à
l'épilogue.
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