Jacob,
Jacques.
Lili
Rimbaud.
Éd.
Flammarion
Québec,
1998,
401
p.
La
Fureur
de
vivre
d'une
jeune
femme
de
17
ans
La
région
de
l'amiante
sert
peu
souvent
de
toile
de
fond
aux
romans.
André
Langevin
avait
jadis
choisi
Thetford
Mines
pour
Poussière
sur
la
ville.
Depuis
1998,
seuls
Jacques
Jacob,
Danielle
Dussault,
Anne
Guilbault
et
Marie-Andrée
Lamontagne
y
ont
emmené
leurs
lecteurs.
Le
premier
s'est
intéressé
à
Lili
Rimbaud,
une
jolie
jeune
femme
de
17
ans
atteinte
d'une
arthrodie
qui
la
fait
claudiquer.
Orpheline
de
mère
dès
sa
naissance,
l'héroïne
vit
avec
son
père,
un
homme
endetté
qui
ne
peut
payer
l'intervention
chirurgicale
qui
rendrait
sa
démarche
naturelle.
Le
premier
volet
de
ce
triptyque
s'attache
à
sa
guérison
rendue
possible
grâce
à
un
gentleman
cambrioleur
entiché
d'elle.
De
retour
dans
la
petite
ville
minière
après
son
opération,
elle
en
devient
rapidement
la
coqueluche
que
convoitent
un
commerçant,
un
policier,
un
pompiste
et
Jack
Depaul,
son
généreux
bienfaiteur.
Malheureusement
pour
elle,
ce
dernier
la
rend
complice
d'un
braquage
de
banque
qui
fait
chavirer
son
destin
plein
de
promesses
depuis
la
disparition
de
son
infirmité.
Comme
l'Élisabeth
de
Kamouraska,
elle
se
marie
à
Benoît
Marchand
pour
échapper
à
la
Justice.
Mais
c'est
à
un
homme
terne,
violent
et
ivrogne
qu'elle
confie
son
avenir.
Un
avenir
dont
les
fondements
reposent
sur
le
mensonge,
celui
d'abord
d'être
enceinte
de
Jack
Depaul.
Vivre
une
telle
situation
dans
la
promiscuité
d'une
petite
agglomération,
c'est
se
condamner
à
être
pris
à
son
propre
piège.
La
deuxième
partie
du
roman
s'articule
autour
des
moyens
mis
de
l'avant
par
l'héroïne
afin
de
se
sortir
du
guêpier
qu'elle
a
elle-même
érigé.
La
démarche
suivie
ne
produit
pas
les
résultats
prévus
d'autant
plus
que
Lili
a
choisi
de
disparaître
sans
laisser
de
trace.
Le
dénouement
se
termine
dans
le
sang,
mais
il
n'entraîne
pas
la
mort
de
l'être
indésirable.
La
passion
aidant,
même
le
plus
veule
peut
se
transformer
en
assassin
quand
il
se
sent
coincé
dans
une
situation
qui
le
dépasse.
Alors
que
Marc,
le
frère
de
l'héroïne,
se
pointe
chez
Benoît
Marchand
pour
qu'il
s'explique
sur
la
disparition
de
sa
sœur,
il
suscite
l'instinct
meurtrier
de
son
beau-frère
qui
considère
sa
présence
comme
une
provocation.
Le
troisième
volet
tourne
autour
du
procès
du
mari,
qui
s'est
servi
d'un
pic
à
glace
pour
mettre
fin
aux
jours
de
son
visiteur.
C'est
un
roman
intéressant,
découpé
en
petites
séquences
comme
pour
un
téléroman
afin
d'y
glisser
des
messages
publicitaires.
Jacques
Jacob
accroche
facilement
son
lecteur,
mais
il
peut
le
frustrer
en
l'abandonnant
en
plein
cœur
de
l'action,
toujours
relancée
par
des
rebondissements
qui
rendent
l'œuvre
un
peu
superficielle.
Heureusement,
la
trame
s'en
tient
au
sort
de
la
jeune
protagoniste
atteinte
de
la
fureur
de
vivre
comme
son
idole
James
Dean.
Une
analyse
plus
profonde
des
personnages
aurait
davantage
donné
de
relief
à
ce
polar,
dont
l'écriture
relativement
satisfaisante
le
rend
facile
à
lire
dans
le
métro.
Cependant
il
ne
faut
pas
être
sourcilleux
devant
les
inexactitudes,
comme
le
recours
à
la
chaise
électrique
pour
les
assassins
du
Québec.
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