Gravel,
François.
Mélamine
Blues.
Éd.
Québec
Amérique,
2005,
201p
Vol
à
la
tire
:
cours
101
Dans
Miss
Septembre,
François
Gravel
racontait
l'histoire
d'un
vol
de
banque
commis
par
une
jeune
femme
de
bonne
famille,
qui
devint
amoureuse
du
policier
enquêteur.
Avec
Mélamine
Blues,
il
renoue
avec
le
sujet
sous
l'angle
d'un
voleur
à
la
tire
de
Montréal,
qui
profite
des
festivals
pour
détrousser
le
baby-boomer
antipathique,
le
Humpty
Dumpty
bedonnant
ou
le
concessionnaire
Chrysler,
ce
beau
parleur
qui
jouit
"
comme
s'il
avait
un
clitoris
à
la
place
de
la
luette
".
Ce
pickpocket
a
des
principes
moraux.
Geoffroy,
dit
Jeff,
ne
s'en
prend
pas
aux
malheureux.
Il
se
donne
même
bonne
conscience
en
accolant
ses
larcins
à
un
but
ironiquement
louable.
Ce
n'est
pas
comme
préposé
à
"
la
foire
aux
vieux
"
des
CHSLD
qu'il
pourra
s'offrir
une
retraite
dorée.
Son
activité
illicite
est
très
lucrative
et
rapporte
davantage
lorsqu'il
rencontre
Iseult
au
festival
de
jazz.
Ils
unissent
leur
destinée
afin
que
tous
les
magouilleurs
payent
pour
leur
scélératesse.
Ils
ne
gaspillent
pas
leur
talent
comme
le
recommande
la
parabole
de
l'Évangile.
Ils
enfilent
les
coups
fumeux
avec
succès
jusqu'à
l'apothéose
le
jour
où
l'infatué
de
la
Loterie
organise,
sur
le
voilier
de
l'État,
un
happening
réunissant
tous
les
joueurs
pathologiques.
Heureux
en
affaires,
malheureux
en
amour.
Jeff
fait
mentir
le
dicton.
Son
minuscule
organe
accomplit
des
exploits
que
leur
envieraient
les
héros
des
romans
érotiques.
Grâce
aux
conseils
d'un
patient,
un
ancien
ministre
qu'il
traite
avec
empressement,
il
concourt
à
son
bonheur
en
installant
pour
Iseult,
une
femme
de
cinq
pieds,
des
tablettes
de
mélamine
à
sa
hauteur.
Ce
roman
farfelu
rappelle
ceux
de
François
Barcelo,
Même
l'écriture
nerveuse
de
François
Gravel
ressemble
à
celle
de
cet
auteur.
Son
œuvre
se
distingue
cependant
par
un
ludisme
terminologique
et
par
une
narration
à
la
première
personne
qui
rend
le
lecteur
complice
de
la
diégèse.
Comme
L'Arrache
cœur
de
Boris
Vian
et
comme
Les
Bougon
de
François
Avard,
Mélamine
Blues
présente,
avec
humour
et
cynisme,
un
couple
qui
s'attaque
à
la
bourse
des
pollueurs
du
fleuve
de
la
vie.
Si
ce
roman
peut
délasser
le
lecteur,
il
peut
tout
autant
le
lasser
à
cause
des
éléments
foisonnants
et
répétitifs
qui
le
composent.
|