Perro.
Mon
frère
de
la
planète
des
fruits.
Éd.
Les
Intouchables,
2001,
124
p.
La
Déficience
mentale
Bryan
Perreault
(Perro)
aborde
avec
habileté
le
thème
de
la
déficience
mentale.
Son
roman
donne
la
parole
à
un
narrateur
qui
semble
être
trisomique.
Son
univers
n'est
pas
aussi
limité
que
l'on
peut
l'imaginer.
Ce
n'est
pas
parce
qu'on
est
déficient
qu'on
est
dépourvu
de
jugement
et
de
sentiments.
Il
vit
donc
en
institution.
Sa
famille
est
morte
dans
un
accident
de
la
route.
Il
lui
reste
un
frère
aîné
qui,
tous
les
dimanches,
vient
le
chercher
pour
une
promenade
en
automobile.
Que
l'on
pense
au
Huitième
Jour
avec
Daniel
Auteuil.
Ce
frère
est
le
seul
lien
qui
le
rattache
au
monde
de
la
planète
des
fruits,
celui
des
bien-portants.
Quant
au
cadet,
il
est
habité
par
un
"
poisson
"
qui
lui
empoisonne
l'existence.
Malgré
ses
difficultés,
il
se
crée
un
monde
à
sa
mesure.
D'abord
il
tient
à
ce
lien
fraternel
avec
le
reste
du
monde.
Il
n'est
aucunement
replié
sur
lui-même.
Il
s'imagine
même
en
amant
d'une
patiente
qui
viendrait
compenser
ses
manques.
À
travers
ce
personnage,
l'auteur
tente
de
montrer
que
le
handicap
mental
n'évacue
pas
l'humanité
de
ceux
qui
en
sont
victimes.
D'ailleurs
le
dénouement
tragique
viendra
le
confirmer.
Ce
beau
roman
rappelle
le
monde
du
conte.
Ce
n'est
pas
une
dénonciation
des
institutions.
On
fait
bien
allusion
à
une
préposée
qui
bat
les
malades,
mais
celle
qui
retient
l'attention,
c'est
la
préposée
aux
"
grosses
fesses
",
qui
pousse
la
gentillesse
jusqu'à
satisfaire
la
libido
de
l'aumônier.
Ce
n'est
pas
dépourvu
d'humour
malgré
le
tragique
de
la
trame
romanesque.
L'auteur
n'a
pas
voulu
écrire
une
oeuvre
didactique.
Il
se
limite
à
l'univers
de
son
déficient,
dont
il
découvre
le
potentiel
malgré
le
handicap.
C'est
court,
c'est
simple,
c'est
humain.
Après
cette
lecture,
on
ne
regardera
plus
les
déficients
du
même
oeil.
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