Noël,
Francine.
Myriam
première.
Éd.
VLB,
1987,
532
p.
La
Femme
de
demain
Avec
ce
roman,
on
est
plongés
aux
lendemains
du
premier
référendum
de
1981
sur
l'indépendance
du
Québec.
La
défaite
est
amère
pour
les
nationalistes
qui
croyaient
détenir
les
outils
nécessaires
pour
réaliser
la
souveraineté
après
les
réformes
amorcées
depuis
1960.
C'est
dans
ce
contexte
de
désillusions
que
les
femmes
de
l'œuvre
vont
entrer
de
plein
pied
dans
l'Histoire
du
Québec
en
tentant
d'assumer
le
rôle
qui
leur
revient
dans
la
construction
du
patrimoine
national.
Elles
revisitent
leur
passé
en
indiquant
qu'elles
veulent
jouer
aux
Jeannes
d'Arc
sans
monter
sur
le
bûcher.
Myriam,
l'héroïne
du
roman,
est
une
enfant
qui
deviendra
la
première
héritière
d'une
descendance
féminine
qui
aura
donné
à
la
femme
ses
lettres
de
noblesse.
La
femme
débarrassée
du
carcan
qui
a
valu
la
potence
à
une
Corrivaux
regimbante,
la
femme
de
l'après
révolution
tranquille
de
1960
qui
remplit
toutes
les
sphères
d'activité.
Entourée
d'une
mère
avocate,
d'une
tante
écrivain
et
d'une
actrice
flamboyante,
sans
parler
de
ses
grand'mères,
elle
reçoit
l'héritage
du
passé
qu'elle
devra
transformer
pour
qu'il
s'ouvre
sur
un
plus
vaste
horizon.
À
partir
d'une
famille
branchée
de
Montréal
qui
habite
un
quartier
identifié
au
genre,
Francine
Noël
a
brossé
une
vaste
fresque
sociale
de
la
femme
en
lui
donnant
une
conscience
plus
aiguë
de
sa
valeur
propre
dans
la
conception
de
la
société
québécoise.
Myriam
est
donc
la
dépositaire
de
cette
nouvelle
âme,
mais
son
éducation
est
parachevée
par
une
sorcière,
un
des
personnages
underground
du
roman,
afin
que
l'on
n'oublie
pas
d'incorporer
des
éléments
féminins
dans
la
construction
d'un
Québec
plus
ouvert.
Myriam
première
est
un
roman
intéressant.
Certains
chroniqueurs
en
ont
fait
l'un
des
chefs-d'œuvre
des
années
80.
L'œuvre
souligne
certes
adéquatement
l'impasse
créée
par
la
défaite
référendaire,
mais
les
projections
de
l'auteur
ne
s'appliquent
qu'aux
femmes
occidentales.
Ce
deuxième
tome,
le
plus
faible
de
la
trilogie,
reflète
surtout
les
préoccupations
qui
prévalent
au
pied
du
mont
Royal
et
dans
les
officines
des
féministes.
Il
reste
quand
même
significatif
de
l'aire
que
la
femme
veut
occuper
dans
la
société
québécoise
d'aujourd'hui.
Au
niveau
de
la
forme,
Francine
Noël
manifeste
un
don
exceptionnel
pour
organiser
son
discours.
Avec
un
effet
de
poupées
russes
que
l'on
déboîte,
des
histoires
se
déboulonnent
pour
appuyer
celles
en
cours
de
narration.
Ce
défilement
est
empreint
de
la
fraîcheur
caractéristique
de
l'enfance
et
assuré
par
une
écriture
attentive
à
la
saveur
du
langage
québécois.
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