Blais
François
Nous
autres,
ça
compte
pas.
Éd.
L'Instant
même
2007,
178
p.
L'Éloge
de
la
fuite
Ce
roman
est
le
reflet
de
jeunes
de
vingt
ans,
tentés
de
décrocher
de
nos
sociétés
avilissantes.
Le
cynisme
leur
sert
de
philosophie
pour
justifier
leur
mise
au
ban
volontaire.
"
Ils
ne
veulent
rien
savoir
stie
",
écrivait
Doris
Lussier
pour
résumer
leur
esprit.
Contents
de
vivre
dans
la
marge
des
prestations
du
bien-être
pour
échapper
aux
pressions
sociales,
les
héros
du
roman
de
François
Blais
s'isolent
dans
un
chalet
pour
y
mener
une
vie
d'ermite.
Au
lieu
du
Sahara
où
vivait
le
père
de
Foucauld,
ils
ont
choisi
la
Mauricie
où
ils
s'appliquent
à
renouer
avec
leur
engagement
baptismal
en
renonçant
à
Satan,
à
ses
pompes
et
à
ses
œuvres,
sauf
à
l'alcool.
Cet
idéal
fait
écho
à
celui
que
Réjean
Ducharme
a
livré
dans
L'Hiver
de
force
et
dans
Gros
Mots.
Comme
son
maître,
François
Blais
invente
un
couple
qui
s'isole
pour
s'abandonner
à
la
fainéantise.
Au
lieu
de
regarder
la
télévision
comme
André
et
Nicole
dans
L'Hiver
de
force,
Mitia
(l'homme)
et
Arsène
(la
femme)
s'adonnent
à
d'anciens
jeux
vidéo.
Ou
encore
à
lire
des
Archie
pour
le
héros
pendant
que
l'héroïne
transcrit
leur
vécu
à
l'ordinateur
sous
l'œil
vigilant
de
Pascal,
une
créature
chimérique
qui
joue
un
rôle
critique.
La
conscience
de
l'écrivain
qui
s'autocensure
pour
qu'aboutisse
une
œuvre
qui
se
tient.
En
fait,
François
Blais
évoque
tous
les
talpa,
les
boucs
émissaires
qui
peuvent
peupler
l'univers
de
la
solitude.
Comme
Petite
Tare,
la
belle-sœur
de
Johnny
dans
Gros
Mots,
Arsène
tente
d'éclairer
Mitia,
qui
cherche
une
voie
pour
s'en
sortir.
Mais
les
deux
héros
courent
après
de
purs
esprits.
En
somme,
l'amour
sans
la
sexualité,
la
littérature
sans
l'œuvre.
Rien
d'ésotérique
qui
minerait
l'éloge
de
la
fuite
pour
protéger
leur
intellectualisation
de
la
vie.
C'est
le
propre
des
jeunes
de
s'imaginer
sans
les
contingences
existentielles.
L'avènement
du
royaume
avant
terme.
François
Blais
jongle
avec
leur
quête
d'absolu
qu'il
camoufle
derrière
un
humour
cynique
à
la
François
Barcelo.
Humour
efficace
joint
à
un
ludisme
narratif
qui
se
partage
en
discours
fantasmatique,
intime
et
romanesque.
Une
œuvre
gigogne
d'un
auteur
qui
se
choisit
comme
écrivain
dans
une
œuvre
dont
le
héros
élabore
la
sienne.
Les
jeunes
s'identifieront
certes
au
caractère
désinvolte
des
protagonistes
et
apprécieront
la
toile
de
fond
électronique
avec
laquelle
ils
sont
plus
familiers
que
leurs
ancêtres
nés
à
l'ère
du
gramophone.
Hormis
son
aspect
amusant,
cette
œuvre
patauge
dans
des
eaux
juvéniles
qui
sont
loin
d'être
capables
d'apaiser
la
soif
du
lecteur
qui
a
passé
l'âge
des
entourloupettes
littéraires.
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