Bilodeau,
Josée.
On
aurait
dit
juillet.
Éd.
Québec
Amérique,
2008,
188
p.
La
Cité
Au
cœur
de
la
cité,
l'homme
est
tenu
à
des
relations
obligées
avec
ses
semblables.
Il
serait
souhaitable
qu'elles
apportent
un
supplément
d'âme,
qui
outrepasserait
le
quotidien
grâce
à
un
questionnement
servant
à
établir
un
"
lieu
de
l'homme
",
comme
dirait
Fernand
Dumont,
propice
à
son
épanouissement.
Pour
aborder
cette
thématique,
Josée
Bilodeau
a
choisi
des
personnages
sans
amont
et
sans
aval
et
vivant
dans
une
bulle
qu'elle
situe
dans
une
unique
rue
de
la
cité,
probablement
Montréal
à
cause
de
l'évocation
des
ruelles
typiques
à
cette
ville
du
Québec.
Ces
citoyens
ne
sont
pas
pris
non
plus
dans
un
cheminement
exponentiel.
Le
temps
suspend
son
vol
pendant
24
heures
pour
que
nous
assistions
à
leurs
activités
quotidiennes.
Que
font-ils
?
Un
garçon
vend
du
chocolat
de
porte
en
porte,
un
chauffeur
de
taxi
fait
un
infarctus,
une
adolescente
évite
un
accident
de
la
circulation,
d'autres
vont
au
théâtre,
un
couple
d'amants
prend
ses
ébats…
Bref,
tous
les
habitants
de
la
rue
font
une
brève
apparition
sur
la
scène
urbaine,
puis
disparaissent
en
marquant
ceux
qu'ils
ont
croisés.
Ils
forment
un
réseau
interrelationnel
serré,
dont
chaque
membre
dépend
soit
de
la
bonne
conduite
automobile
des
conducteurs,
soit
de
la
saine
nourriture
servie
dans
les
restaurants…
Les
personnages
semblent
isolés
sur
leur
île,
mais
des
ponts
discrets
les
unissent
dans
un
tout
indissociable.
C'est
à
ce
rythme
du
quotidien
que
bat
le
cœur
de
l'organisme
urbain.
L'auteure
a
délaissée
la
marginalité
pour
s'en
tenir
uniquement
au
fonctionnement
de
la
cité
dans
le
cadre
de
la
proximité
obligée
par
la
fréquentation
des
mêmes
lieux,
où
chacun
traîne
son
boulet.
Même
si
les
points
de
rassemblements
sont
nombreux,
il
n'en
reste
pas
moins
que
les
personnages
ressemblent
davantage
à
des
ermites
perdus
en
pleine
ville.
La
structure
fort
originale
de
ce
roman
est
très
labyrinthique
même
si
tous
habitent
la
même
rue
et
vivent
le
même
instant.
Avant
de
saisir
l'intention
de
l'auteure,
on
croirait
lire
des
nouvelles.
En
fait,
elle
présente
une
mosaïque
construite
pour
donner
une
vue
d'ensemble
de
la
collectivité.
Ça
nous
repose
des
romans
habituels,
placés
sous
l'angle
de
l'individu
au
lieu
de
celui
du
corps
social.
Bref,
dans
une
langue
très
maîtrisée,
Josée
Bilodeau
nous
fait
sentir
que
personne
n'est
une
île
malgré
les
apparences.
Cependant
le
lecteur
devra
mettre
sa
patience
à
rude
épreuve
avant
apprécier
cette
œuvre
à
sa
juste
valeur.
|