Chevrier,
Yves.
Où
est
le
p'tit
Jésus,
tabarnak?
Éd.
du
Cram,
1996,
292
p.
La
Prêtrise
de
nos
jours
Le
prêtre
représente
une
figure
ambiguë
de
la
société
dont
on
se
méfie
de
plus
en
plus.
Les
pédophiles
du
clergé
bostonnais
ont
entraîné
d'ailleurs
la
faillite
du
diocèse
à
la
suite
des
nombreux
procès
dont
ils
furent
l'objet.
Les
ecclésiastiques
se
sont
donc
créé
une
mauvaise
réputation,
alors
qu'ils
ont
déjà
occupé
une
place
privilégiée
dans
notre
esprit.
Que
l'on
pense
au
curé
de
Bernanos,
à
Léon
Morin
de
Béatrix
Beck
ou
au
missionnaire
d'Archibald
Joseph
Cronin.
Quant
à
Yves
Chevrier,
il
questionne
les
pratiques
associées
au
représentant
de
Dieu
sur
la
terre.
Son
héros
est
un
trentenaire
dont
l'apparence
extérieure
rappelle
la
face
du
Christ
ou
de
Guevara.
Et
comme
eux,
il
a
un
préjugé
favorable
pour
les
moins
bien
nantis.
Bienheureux
les
pauvres!
La
pauvreté
élevée
au
rang
de
dignité
humaine.
Fort
de
cette
naïveté
socialiste
qui
prônait
un
nivelage
par
la
base
aux
lendemains
de
1968,
le
bon
prêtre
quitte
l'enfer
de
Montréal
pour
les
rives
célestes
du
lac
Témiscouata.
Au
volant
d'un
"
char
"
de
curé,
une
petite
Dart
de
Chrysler,
il
arrive
à
Saint-Just,
un
village
gaspésien
fondu
dans
un
paysage
paradisiaque.
Il
est
particulièrement
enthousiasmé
par
ses
nouveaux
paroissiens,
qui
déploient
tous
les
efforts
nécessaires
pour
mettre
sur
pied
une
coopérative
agro-forestière
devant
assurer
le
développement
économique
de
leur
région.
Félix
Thivierge
trouve
enfin
l'orientation
qu'il
faut
donner
à
son
sacerdoce.
Animé
de
bons
sentiments,
il
congédie
la
servante
devant
veiller
à
son
bien-être,
il
dépouille
l'église
de
ses
œuvres
d'art,
reliques
bourgeoises
qui
ne
siéent
pas
à
la
charité
chrétienne,
et
il
transforme
le
presbytère
en
centre
d'accueil
pour
les
freaks
de
la
ville
et
les
mères
célibataires.
Il
croit
vraiment
remplir
sa
mission
sacerdotale
en
poussant
sa
nouvelle
moto
vers
les
bars
pour
prendre
un
coup
en
toute
fraternité
ou
pour
peloter
en
dansant
les
jeunes
femmes
en
mal
de
convivialité.
Cette
conduite
met
en
branle
les
ragots
de
ceux
qui
s'attendent
de
leur
pasteur
une
rectitude
à
toute
épreuve.
C'est
bientôt
tout
le
Témiscouta
qui
freake
à
cause
de
l'ouverture
d'esprit
de
ce
cénobite
amoureux
de
sa
communauté.
Ses
aventures
n'atteignent
pas
la
densité
dramatique
des
rapports
entre
la
comtesse
d'Ambricourt
et
son
curé.
On
dirait
plutôt
des
bobards
racontés
par
un
vieux
lubrique
qui
veut
se
rendre
intéressant.
Malgré
le
titre
frondeur,
le
roman
est
d'un
classicisme
qui
rappelle
l'art
d'écrire
des
années
1940.
En
général,
les
Québécois
reconnaîtront
en
Félix
Thivierge
une
connaissance
qui
a
déjà
été
aux
prises
entre
l'appel
de
Dieu
et
celui
très
pressant
de
la
chair,
qui
a
détourné
de
nombreux
prêtres
de
la
chaire
alors
que
le
sacerdoce
leur
allait
comme
un
gant.
L'amour
serait-il
tabou
pour
Dieu?
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