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Cousture,
Arlette.
Petals'Pub.
Éd.
Libre
Expression,
2012,
413
p.
Montréal
en
1884
Avec
Les
Filles
de
Caleb,
Arlette
Cousture
a
tracé
le
chemin
à
de
nombreux
écrivains
qui,
à
sa
suite,
ont
pris
la
plume
pour
raconter
les
incidences
de
l'Histoire
à
travers
le
quotidien
du
peuple.
Leurs
romans,
qui
s'attachent
en
particulier
au
X1Xe
siècle,
remplissent
les
rayons
des
librairies
et
des
bibliothèques.
D'accès
facile,
cette
littérature
populaire
attire
les
lecteurs
nostalgiques
d'une
époque,
dont
furent
témoins
leurs
ancêtres
pas
si
lointains.
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En
1884,
trois
jeunes
Montréalaises
habitent
des
taudis
du
quartier
Griffintown,
le
chef-lieu
des
Irlandais,
qui
ont
fui
la
misère
de
leur
pays
pour
se
coltiner
à
la
nôtre.
Ces
femmes
aux
noms
floraux
tentent
de
s'épanouir
en
dépit
de
la
parcimonie
du
soleil.
Angélique
choisit
la
vie
religieuse,
mais,
éprise
du
servant
de
messe,
elle
quitte
le
couvent.
Margaret,
une
Irlandaise
qui
a
survécu
à
la
quarantaine
obligatoire
à
Grosse-Île,
s'amène
à
Montréal
avec
son
fiddle
(violon).
Violette,
qui
a
perdu
presque
toute
sa
famille
dans
un
incendie,
vit
dans
un
sous-sol
infect
avec
son
frère.
L'intrigue
du
roman
repose
sur
la
destinée
de
ces
trois
célibataires
en
quête
d'amour
et
d'un
emploi.
Comment
Angélique
fera-t-elle
fructifier
ses
dons
de
boulangère
?
Comment
Violette
s'attirera-t-elle
une
clientèle
avec
ses
doigts
magiques
de
couturière
?
Comment
Margaret
acquerra-t-elle
le
Petals'
Pub
?
Leurs
aspirations
se
doublent
d'un
questionnement
amoureux.
Et
les
prétendants
font
le
pied
de
grue
avant
qu'elles
ne
se
décident
d'exaucer
leurs
désirs.
Tout
le
monde
est
beau,
tout
le
monde
est
gentil.
Du
moins,
c'est
le
souhait
de
l'auteure.
Elle
pourchasse
les
parents
des
soupirants,
qui
refusent
de
se
formater
sur
l'adage.
Elle
houspille
la
violence
familiale,
dont
se
rend
coupable
un
forgeron,
père
de
plusieurs
enfants.
Elle
dénonce
les
préjugés
des
bourgeois
jaloux
de
leur
caste.
Il
est
impensable
que
la
mère
d'un
fils
médecin
consente
à
ce
que
les
feux
de
l'amour
se
consument
avec
une
plébéienne.
Le
roman
est
sensible
aux
différences
sociales.
Il
reflète
bien
les
quartiers
montréalais
qui
confinent
chacun
à
son
rang.
L'est
et
le
sud-ouest
de
la
ville
sont
réservés
aux
moins
nantis;
la
gent
aisée
se
regroupe
au
pied
du
mont
Royal.
Au-delà
de
ses
différences
se
déploie
une
ville
portuaire,
qui
menace
la
vie
de
ses
habitants
avec
son
fleuve
annexé
en
hiver
au
système
routier.
L'auteure
a
le
don
de
créer
de
beaux
personnages,
qui
se
côtoient
sur
une
voie
bien
balisée.
Chacun
est
habité
par
l'énergie
de
sa
jeunesse
qu'il
tempère
à
l'aulne
d'une
foi
vivante,
mais
ouverte.
La
géhenne
ne
les
obsède
pas
trop.
C'est
beau,
rafraichissant,
mais
d'une
naïveté
qui
affecte
la
crédibilité
de
l'œuvre.
Pour
les
premières
féministes
du
Québec,
déterminées
de
vivre
au
grand
jour
dans
une
société
pudibonde
et
fermée,
l'auteure
a
concocté
un
roman
bien
ficelé
et
aucunement
redondant
avec
ses
413
p.
Le
bémol
s'applique
à
la
facture
anecdotique
et
incisée
en
tranches
comme
pour
une
télésérie.
D'ailleurs,
sa
meilleure
œuvre,
Les
Filles
de
Caleb,
a
connu
un
succès
retentissant
au
petit
écran.
L'écriture
aussi
se
démarque
de
celle
de
ce
roman.
Elle
n'est
pas
aussi
fluide.
Parfois,
ça
ressemble
à
une
traduction,
surtout
avec
les
longs
passages
en
anglais,
qui
se
veulent
fidèles
à
la
langue
des
Irlandais.
C'est
tout
de
même
intéressant
pour
ceux
qui
aiment
les
romans
d'époque
populaires.
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