Clément,
Michel-Ernest.
Phée
Bonheur.
Éd.
Triptyque,
1999,
281
p.
Une
femme
des
années
1940
Les
romans
de
mœurs
évoquent
parfois
avec
bonheur
ce
que
nous
fûmes.
Avec
Phée
Bonheur
de
Michel-Ernest
Clément,
nous
plongeons
dans
le
Québec
des
années
40.
L'auteur
a
transposé
son
drame
dans
la
région
de
Lanaudière
si
l'on
se
fie
à
la
mention
de
la
Deadwilling
Tobacco,
l'entreprise
qui
faisait
vivre
la
population
des
environs
de
Joliette
avec
la
culture
du
tabac.
Il
oriente
en
particulier
son
projecteur
sur
la
famille
De
Guise
qui
opère
un
magasin
général
dans
le
village
de
Saint-Piedmont.
Père
de
quatre
enfants
nés
d'un
premier
mariage,
le
jeune
veuf
convole
de
nouveau
en
justes
noces
avec
Phée,
une
institutrice
au
caractère
trempé.
Les
défis
ne
l'assomment
pas
contrairement
à
son
mari.
Elle
a
même
le
don
de
s'imposer
de
façon
spectaculaire,
comme
en
choisissant
le
soir
de
la
messe
de
minuit
pour
maintenir
la
natalité
florissante
du
Québec.
Elle
sème
le
bonheur
autour
d'elle.
Et
quand
son
mari
devient
neurasthénique
après
l'incendie
qui
a
ravagé
son
commerce,
elle
prend
sur
ses
épaules
d'ouvrir
une
boulangerie
pour
subvenir
aux
besoins
des
siens.
C'est
la
femme
forte
de
l'Évangile
qui
se
dépense
sans
parcimonie.
Seul
l'avènement
du
progrès
risque
de
l'abattre
quand
apparaît
le
pain
emballé
en
tranches.
Les
changements
technologiques
sonnent
le
glas
de
la
routine
d'antan
qui
avait
entretenu
le
bonheur
au
sein
de
la
famille
De
Guise.
Autour
de
Phée
virevoltent
un
éventail
de
villageois
singuliers.
Le
curé
Dhostie
ne
peut
s'offrir
la
communion
sans
se
confesser.
Les
Massu
forment
un
clan
qu'il
est
recommandé
d'éviter
si
l'on
veut
vivre
en
paix.
Heureusement
qu'il
y
a
le
vieux
Maltais,
un
sage
du
patelin
qui
sait
occuper
le
fils
de
Phée,
un
surdoué
doté
d'un
don
spécial,
capable
de
faire
damner
un
ange.
Mais
ce
qui
inquiète
le
plus
cette
femme,
c'est
le
fils
aîné
de
son
mari,
atteint
du
traumatisme
qui
frappe
le
soldat
à
son
retour
de
guerre.
Malgré
les
malheurs
qui
s'abattent
sur
cette
famille,
le
roman
ne
s'enlise
pas
dans
des
ornières
défaitistes.
On
sait
même
parer
la
mauvaise
fortune
avec
un
certain
humour,
comme
le
révèle
l'onomastique
employée
par
l'auteur.
C'est
avec
une
plume
simple
qu'il
laisse
présager
les
bombardements
qui
affecteront
le
quotidien
de
la
famille
québécoise
à
l'aube
des
années
1950.
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