Turcotte,
Élise
Pourquoi
faire
une
maison
pour
ses
morts
.
Éd.
Leméac,
2007,
125
p.
Pour
une
symbolique
de
la
mort
À
l'ère
des
pré-arrangements
et
des
liturgies
de
la
parole
devant
une
urne
funéraire,
la
mort
a
perdu
de
sa
solennité.
Terminé
le
crêpe
noir
à
la
porte
de
la
maison
habitée
par
le
défunt
et
la
veillée
au
corps
pendant
trois
jours.
Terminées
aussi
les
funérailles
présidées
par
un
prêtre
vêtu
d'une
chasuble
noire
dans
des
églises
ornées
de
banderoles
de
la
même
couleur.
Les
rituels
ont
été
remplacés
par
une
courte
cérémonie
préparée
à
l'avenant
et
meublée
bien
souvent
d'applaudissements
comme
si
le
défunt
était
encore
vivant.
Ainsi
désacralisée,
la
mort
devient
un
passage
obligé
dont
il
faut
s'acquitter
le
plus
rapidement
possible.
"
The
show
must
go
on
",
entendons-nous
parfois
à
propos
du
deuil
qui
nous
attend.
Nous
perdons
de
vue
que
la
vie
repose
sur
ceux
qui
l'ont
entretenue.
Le
respect
des
fins
dernières
disparu,
nous
nous
créons
une
société
sans
ancêtres
comme
si
l'existence
avait
commencé
et
se
terminera
avec
nous.
À
l'instar
de
Catherine
Mavrikakis
(Deuils
cannibales
et
mélancoliques)
ou
France
Ducasse
(La
Mort
ne
tue
personne),
Élise
Turcotte
aborde
la
finitude
que
nous
balayons
souvent
du
revers
de
la
main.
Nous
nous
isolons
en
relayant,
à
mauvais
escient,
cette
préoccupation
au
plus
profond
de
nous-mêmes
alors
que
la
finalité
terrestre
donne
accès
à
"
un
autre
monde
à
l'intérieur
du
monde
".
Cette
œuvre
nous
invite
à
recréer
une
symbolique
pour
que
la
mort
reconquière
toute
sa
poésie
et
sa
beauté
par
des
rituels
que
suivent
même
les
animaux,
tels
"
les
éléphants
qui
tracent
un
cercle
en
piétinant
la
terre
pour
délimiter
le
lieu
de
leur
dernier
repos
".
Même
si
tous
les
éléments
qui
la
caractérisent
nous
sont
décrits
avec
précision
comme
la
putréfaction,
il
n'y
a
rien
de
morbide
dans
les
descriptions
de
l'auteure.
Elle
s'intéresse
à
tout
ce
qui
est
du
règne
animal.
L'acceptation
du
phénomène
nous
prédispose
davantage
à
la
création
d'une
mythologie
qui
accompagne
le
passage
de
la
vie
à
trépas.
Bien
comprise,
la
mort
facilite
en
quelque
sorte
le
processus
du
deuil.
Comme
nous
la
vivons
aujourd'hui,
les
survivants
risquent
beaucoup
plus
d'en
être
marqués.
Ils
auront
l'impression
d'avoir
été
abandonnés.
Par
contre,
savoir
"
faire
une
maison
pour
ses
morts
",
ne
peut
rendre
la
vie
que
plus
belle.
Dans
ce
contexte,
la
grève
du
cimetière
Notre-Dame-des-Neiges
apparaît
assez
odieuse.
À
travers
sept
courts
textes
d'une
grande
unité,
Élise
Turcotte
trace
une
voie
royale
aux
Parques
qui
président
à
notre
destin.
Nous
pouvons
nous
lasser
à
la
lecture
de
ses
récits
qui
martèlent
forcément
la
thématique,
mais
l'écriture
est
un
vrai
délice
pour
ceux
qui
aiment
les
plumes
qui
ne
traînent
pas
dans
les
ornières.
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