Lavoie,
Christiane.
Quand
vient
l'absence.
Éd.
Le
Grand
Fleuve,
2001,
238
p.
La
Sénilité
.
Qui
peut
oser
prétendre
qu'il
connaîtra
une
belle
vieillesse?
Personne
n'est
à
l'abri
d'un
accident
cardio-vasculaire,
d'une
perte
d'autonomie
et,
encore
moins,
de
la
sénilité.
L'âge
d'or
devient
rapidement
un
âge
d'enfer,
surtout
si,
par
malheur,
on
doit
se
loger
à
une
nouvelle
enseigne.
Christiane
Lavoie
aborde
ce
problème
qui
devient
de
plus
en
plus
épineux
dans
une
société
qui
ne
jure
que
par
la
performance.
Pour
que
son
récit
soit
des
plus
crédible,
elle
a
transplanté
son
sujet
au
sein
de
sa
famille
nombreuse,
les
Lavoie
du
quartier
Sainte-Rose
à
Laval.
Sans
pudeur,
elle
suit
sa
mère
dans
le
dernier
sentier
de
sa
vie.
C'est
un
moment
de
révolte
pour
l'auteure,
qui
est
décontenancée
par
la
démence
de
celle
qui
lui
a
donné
la
vie.
Quand
vient
l'absence
des
fonctions
intellectuelles,
la
victime
s'enferme
dans
une
bulle
qui
l'isole
d'autrui.
C'est
une
situation
déchirante
pour
les
proches
qui
se
voient
ainsi
exclus
du
monde
de
celui
ou
de
celle
qu'ils
aiment.
C'est
le
drame
vécu
par
tous
les
membres
de
cette
famille
unie
qui
se
reprochent
d'avoir
manifesté
trop
de
pudeur
à
l'égard
de
leurs
sentiments
filiaux.
L'auteure
braque
uniquement
son
projecteur
sur
les
manifestations
attribuables
à
cette
dégénérescence
et
à
ses
conséquences.
Narré
à
deux
voix,
le
récit
exprime
la
perception
de
la
situation
par
la
famille,
dont
l'auteure
se
fait
le
porte-parole,
et
aussi
par
la
mère,
consciente
à
sa
manière
du
fatum
qui
l'afflige.
L'alternance
des
narrateurs,
que
l'on
distingue
à
leur
niveau
de
langage,
amène
un
effet
de
miroirs
instructif
qui
démontre
éloquemment
que
la
communication
avec
une
telle
victime
débouche
sur
la
quadrature
du
cercle.
Une
écriture
efficace
soutient
cette
œuvre,
qui
serait
restée
touchante,
même
sans
l'épilogue.
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