D'Amour,
Francine.
Retour
d'Afrique.
Éd.
du
Boréal,
2004,
228
p.
L'Alcoolisme
au
féminin
""""
Le
Retour
d'Afrique
est
un
film
d'Alain
Tanner
mettant
en
vedette
un
couple
qui
s'est
enfermé
dans
un
appartement,
tout
en
laissant
croire
à
son
entourage
qu'il
partait
en
Afrique.
Francine
D'Amour
emprunte
le
titre
de
cette
œuvre
pour
cacher,
elle
aussi,
une
histoire
d'isolement,
qui
rappelle
également
L'Hiver
de
force
de
Réjean
Ducharme.
Charlotte,
l'héroïne
du
roman,
souffre
d'alcoolisme,
en
plus
d'être
une
dépendante
affective.
Son
mari
Julien
est
un
professeur
qui
a
pris
un
congé
sabbatique
afin
de
se
consacrer
à
l'écriture
de
son
prochain
roman.
Pour
s'y
faire,
il
a
choisi
l'Égypte
comme
terre
d'inspiration.
Avant
son
départ,
la
famille
et
les
amis
lui
organisent
une
fête
croyant
qu'il
part
avec
sa
femme
pour
huit
mois.
En
fait,
il
s'agit
d'une
supercherie,
car
Julien
ne
veut
pas
s'encombrer
d'une
alcoolique
qui
perturberait
son
travail
de
création.
Il
loue
donc
une
petite
maison
au
bord
d'une
rivière
afin
qu'elle
s'y
cache
pendant
son
séjour
à
l'étranger.
Une
retraite
forcée
n'est
pas
nécessairement
la
solution
à
des
problèmes
d'ordre
psychologique.
Au
contraire,
la
solitude
ne
peut
qu'aggraver
la
situation
de
l'héroïne
prédisposée
à
l'éthylisme
par
ses
antécédents
familiaux.
De
toutes
ses
forces,
elle
luttera
contre
cet
atavisme,
mais
l'ennui
la
ramène
toujours
à
la
case
départ.
Comme
les
nouvelles
du
mari
ne
viennent
pas
réconforter
son
âme
désertée,
elle
envisage
de
se
coucher
avec
le
soleil
qui
ensanglante
la
rivière
coulant
devant
la
maison
qu'elle
habite.
Charlotte
parvient
parfois
à
éloigner
ses
démons
en
imaginant
le
voyage
de
son
mari.
C'est
une
véritable
communion
à
distance
qui
passe
par
la
littérature
et
l'actualité.
Hormis
ces
moments
d'apaisement,
c'est
la
Suzanne
de
Cohen
qui
l'envahit
:
"
And
you
know
that
she's
half
crazy
but
that's
why
you
want
to
be
there.
"
Pour
mettre
fin
à
ses
tourments,
elle
décide
finalement
d'aller
le
retrouver
un
certain
11
septembre
2001
qui
a
cloué
tous
les
avions
au
sol.
Il
ne
lui
reste
plus
qu'à
attendre
le
retour
d'Afrique
de
Julien.
Francine
D'Amour
a
créé
de
l'empathie
pour
son
héroïne.
Elle
l'a
rendue
crédible
grâce
à
une
plume
très
poétique
et
sans
le
lyrisme
qui
affadirait
la
mise
à
nu
de
son
âme.
Cependant
le
dénouement
mélodramatique
très
hollywoodien
laisse
en
plan
l'analyse
brillante
de
l'univers
d'une
"
femme
qui
boit
"
à
l'instar
de
celle
du
film
de
Bernard
Émond.
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