Bourguignon,
Stéphane.
Sonde
ton
cœur,
Laurie
Rivers.
Éd.
Québec
Amérique,
2007,
179
p.
Version
paysanne
de
Virginie
Stéphane
Bourguignon
sait
sonder
les
cœurs,
en
l'occurrence
ceux
d'un
bled
de
l'Idaho.
Enfoui
dans
un
corridor
entre
les
montagnes,
le
village
résiste
aux
désirs
charnels.
Dans
ce
microcosme
agricole
qui
rappelle
le
Québec
d'avant
1960,
la
secte
mormone
discrédite
la
sexualité,
mais
elle
ne
peut
empêcher
les
cœurs
de
bouillonner.
Malgré
le
terreau
états-unien
dans
lequel
il
s'incarne,
le
roman
reflète
la
mentalité
sournoise
qui
prive
la
gent
féminine
de
sa
plénitude.
Dans
un
corollaire
impliquant
Laurie
Rivers,
une
institutrice,
et
Alice
Hobbard,
son
élève
obèse
de
15
ans,
l'auteur
souligne
à
gros
traits
le
fatum
réservé
aux
femmes
en
quête
de
leur
corps
pour
se
réaliser,
un
thème
apparu
au
Moyen
Âge
qu'Élise
Turcotte
traite
avec
brio
dans
La
Maison
étrangère.
Justement
pour
être
solidaire
de
son
enveloppe
charnelle,
Alice
se
rend
désirable
grâce
à
une
méthode
mise
au
point
par
son
enseignante.
Son
épanouissement
n'est
pas
sans
mettre
en
cause
celui
de
Laurie,
qui
lui
a
ouvert
les
portes
de
la
libération.
Mais
la
femme
peut-elle
se
délivrer
de
ses
chaînes?
Question
que
se
posait
aussi
Marie-Célie
Agnant
dans
Le
Livre
d'Emma,
dont
l'héroïne
tue
sa
fille
pour
mettre
fin
à
la
"
lignée
du
sang
"
qui
relaie
la
femme
noire
à
un
rang
inacceptable.
Trahisons,
déceptions,
abandons,
manipulations,
renoncements
obligés
composent
l'existence
au
féminin
que
les
sectes
bien
organisées
et
les
mères
bien
intentionnées
flanquent
d'œillères.
Peut-on
faire
le
bonheur
des
autres
et
se
sauver
soi-même
dans
un
tel
contexte?
Le
roman
fournit
les
éléments
pour
que
le
lecteur
réponde
par
lui-même
à
cette
question,
mais
la
forme
porte
ombrage
au
propos,
L'auteur
a
suivi
la
recette
de
Fabienne
Larouche
pour
écrire
sa
version
paysanne
de
Virginie.
Comme
elle,
il
multiplie
les
péripéties
en
les
hachurant
de
mises
en
abîme
par
des
raccourcis
dont
les
liens
se
précisent
après
coup.
Le
plaisir
est
gâté
par
ces
coupures
indues
des
séquences
narratives,
parfois
entachées
d'erreurs
grammaticales.
Dommage
!
Malgré
les
bémols,
Stéphane
Bourguignon
démontre
bien
que
l'amour
et
la
mort
constituent
les
revers
de
la
même
médaille.
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