Gaumont,
Isabelle.
Subordonnée.
Éd.
Hurtubise
HMH,
2007,
235
p.
L'Aliénation
de
la
femme
Qu'en
est-il
de
la
femme
moderne
?
Pas
grand-chose
n'est
advenu
à
son
sujet
selon
Isabelle
Gaumont.
Elle
en
fait
la
démonstration
à
travers
Jeannine
Beaubien,
une
employée
modèle
qui
travaille
dans
un
immeuble
à
bureaux
pour
une
agence
de
recouvrement
des
comptes
en
souffrance.
Seule
dans
un
cubicule
à
l'instar
du
cénobite,
l'héroïne
mène
une
vie
d'automate
ultra
performant.
Son
boulot
l'a
vidée
de
son
essence
au
point
de
se
sentir
insignifiante,
d'autant
plus
que
l'entreprise
a
établi
une
supervision
du
travail
qui
ne
laisse
prise
à
aucune
initiative.
Confinée
à
une
aire
mal
aérée,
elle
doit
subir
la
surveillance
malveillante
de
ses
consœurs,
qui
exploitent
ses
moindres
défaillances
pour
accroître
leurs
chances
dans
la
course
aux
promotions.
Au
rythme
de
40
appels
téléphoniques
à
l'heure,
l'héroïne
est
la
championne
du
rendement.
Alors
qu'elle
est
une
référence
d'excellence,
elle
s'appauvrit
à
d'autres
plans.
Elle
voudrait
"
avoir
du
fond
jusqu'à
ras
bord
".
Elle
en
a
"
tellement
soupé
de
ne
pas
savoir
ce
que
tout
le
monde
sait."
Son
idéal
serait
d'avoir
la
réponse
à
toute
question.
Sa
réponse.
Contrairement
à
Lucien
Bouchard
qu'elle
accuse
de
n'avoir
jamais
travaillé
comme
simple
employé,
elle
ne
se
trouve
pas
paresseuse.
Bien
au
contraire,
elle
est
convaincue
qu'elle
en
fait
trop.
Même
sa
vie
privée
porte
les
stigmates
de
son
emploi.
Elle
est
au
service
d'un
fils
à
maman
qui
la
tient
pour
acquise.
Comme
substitut
à
sa
mère,
il
s'est
choisi
une
conjointe
qui
a
hérité
du
manque
de
confiance
de
sa
génitrice.
Après
huit
ans
de
vie
de
couple
et
cinq
séances
de
psychothérapie
ordonnées
par
son
patron,
elle
entreprend
de
se
mettre
sur
la
mappe.
En
fait,
le
roman
décrit
le
sort
de
la
gent
féminine.
Le
constat
montre
que
rien
ne
s'est
amélioré
depuis
Socrate.
Tout
contribue
à
sa
subordination
:
la
télévision
et
même
le
psy,
qui
reformate
la
récalcitrante
pour
assurer
sa
fonctionnalité
à
l'intérieur
des
cadres
machistes.
Cette
œuvre
est
un
long
monologue
caustique
qui
rejette
l'image
de
la
femme
que
la
société
véhicule.
Avec
une
plume
corrosive,
Isabelle
Gaumont
trace
un
tableau
monochrome
des
conditions
féminines.
Tout
est
à
l'encre
de
Chine
noire.
Son
jugement
emprunte
des
raccourcis
qui
contournent
les
nuances,
mais
la
verve
goguenarde
confère
au
roman
un
dynamisme
assez
fort
pour
susciter
de
l'empathie
à
l'égard
du
"
deuxième
sexe
".
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