Barcelo,
François
Tant
pis.
VLB
éditeur,
2000,
213
p.
Un
ferry-boat
à
la
dérive
Il
s'agit
d'une
histoire
maritime
impliquant
un
petit
ferry-boat,
qui
fait
la
navette
entre
deux
villages
sis
sur
les
bords
du
Richelieu.
C'est
la
vengeance
qui
déclenche
les
péripéties
que
vont
vivre
les
trois
passagers
du
bateau.
Un
mari
violent
administre
une
raclée
au
pilote,
qui
a
protégé
sa
femme
contre
ses
sévices.
Pour
satisfaire
sa
fureur,
il
coupe
en
plus
les
amarres
du
bateau.
Ce
dernier
entraîné
par
le
courant
se
retrouve
sur
le
fleuve
Saint-Laurent
sans
que
personne
ne
devine
qu'il
s'agit
d'une
dérive.
Seul
le
pilote
blessé
tente
de
le
récupérer
sur
une
moto-marine
après
avoir
fui
l'hôpital.
C'est
une
course
folle
hilarante
entre
lui
et
son
ferry-boat.
Et
à
bord,
les
passagers
finissent
par
se
faire
du
souci
du
fait
que
le
périple
progresse
rapidement
sur
un
cours
d'eau
qui
se
jette
à
la
mer.
L'un
d'eux
s'inquiète
même
grandement.
Devenu
professeur
sans
avoir
étudié
et
enfin
agent
d'immeubles
pour
se
rendre
la
vie
plus
facile,
Martin
Guertin
n'est
pas
homme
à
affronter
le
péril.
L'autre
passager,
c'est
Trefflé
Yelle,
un
vieux
cycliste
taciturne.
Martin
compte
sur
lui
pour
que
l'on
s'en
sorte,
mais
c'est
bien
en
vain.
Si
son
silence
est
tenace,
son
inaction
l'est
autant.
Et,
en
plein
automne,
le
ferry-boat
atteint
l'île
d'Anticosti
à
la
porte
de
l'océan
Atlantique.
Ce
huis
clos
obligé
les
amène
à
jeter
un
coup
d'œil
sur
la
société
et
ses
valeurs.
On
égratigne
au
passage
les
étudiants
qui
rêvent
de
retraite
dorée,
les
politiciens
obtus,
l'Armée
canadienne
aussi
brillante
qu'un
cabot
souffrant
de
déficience,
les
policiers
tatillons.
Bref,
une
galerie
de
personnages
facilement
identifiables.
Le
portrait
est
juste
et
sans
méchancetés.
L'auteur
veut
détendre
ses
lecteurs,
et
son
objectif
est
atteint
avec
brio.
Mais
son
plus
grand
mérite,
c'est
de
rendre
crédible
cette
histoire
invraisemblable.
Avec
François
Barcelo,
il
faut
s'attendre
à
ce
qu'il
lance
à
la
fin
une
piste
de
réflexions.
Son
dénouement
est
exemplaire
à
ce
sujet.
Pendant
que
l'on
se
réjouit
pour
la
passagère
clandestine,
l'œuvre
se
termine
par
une
image
forte
de
nos
tiraillements
politiques.
On
sent
bien
que
Tant
pis
prône
le
rapprochement
entre
les
factions.
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