Dufresne,
Annie.
Tatoo,
c'est
fini!
Éd.
Les
Intouchables,
2006,
141
p.
Du
tatouage
à
la
Bible
L'éducation
que
les
enfants
reçoivent
produit
souvent
des
effets
inattendus.
"
À
père
avare,
dit
le
proverbe,
fils
prodigue.
"
Le
premier
roman
d'Annie
Dufresne
le
démontre
éloquemment.
Tatoo,
l'héroïne
de
17
ans,
est
née
dans
une
famille
de
tatoueurs.
Orpheline
de
mère,
elle
a
appris
dès
quatre
ans
ce
métier
en
s'exerçant
sur
les
fesses
de
son
grand-père.
Cet
apprentissage
prématuré
l'a
chavirée
au
point
de
renoncer
à
ce
travail
à
l'adolescence.
Elle-même
vierge
de
tout
tatouage,
Tatoo
prend
le
parti
de
fuir
les
modes
qui
entraverait
sa
vraie
nature.
En
fait,
l'œuvre
dénonce
les
artifices
corporels
qui
nuisent
à
la
santé
des
adeptes
qui
recourent
à
des
technologies
utilisées
sans
contrôles
médicaux.
Si
ces
pratiques
peuvent
apaiser
l'affect
de
ceux
qui
ne
s'aiment
pas,
elles
ne
sont
pas
étrangères
par
contre
aux
infections
pernicieuses
dont
ils
sont
parfois
victimes.
L'héroïne
se
déniche
donc
un
emploi
dans
une
boutique
érotique.
La
vente
de
godemichés
et
de
vibrateurs
ne
répond
certes
pas
à
l'idéal
qu'elle
s'est
fixé.
Elle
l'apprendra
à
ses
dépens
quand
la
stimulation
mécanique
de
la
sexualité
causera
la
perte
de
son
amie
Marie.
Devant
la
superficialité
reliée
à
l'apparence
du
corps,
Tatoo
chemine
rapidement
vers
le
catholicisme
obscurantiste
du
Moyen
Âge.
Déjà
curieuse
des
questions
religieuses,
elle
glisse
vers
le
délire
mystique
qui
caractérise
les
sectes
suicidaires
comme
l'Ordre
du
temple
solaire.
Comment
sauver
ce
monde
composé
d'une
marginalité
croissante?
Il
apparaît
clairement
à
la
jeune
femme
qu'un
nouveau
messie
doit
se
manifester.
Le
roman
navigue
entre
les
tatoués,
les
corps
transpercés
de
breloques,
les
métrosexuels
(hommes
épilés),
les
drogués,
les
Jesus
Freak,
les
amateurs
de
chirurgie
esthétique
et
les
masochistes
qui
se
blessent
eux-mêmes
(jackass).
À
l'horizon
se
profile
un
monde
en
folie.
Avec
beaucoup
de
naïveté,
la
croisière
s'amuse
à
se
démarquer
d'une
société
indifférente
aux
valeurs.
Le
Code
Da
Vinci
trouve
son
écho
dans
Tatou,
c'est
fini.
La
novella
d'Annie
Dufresne
présente
plus
sommairement
l'ambiance
glauque
qui
entoure
le
débat
manichéen
de
l'Occident.
Même
si
c'est
bien
structuré
autour
d'une
intrigue
qui
connaît
un
dénouement
explosif,
le
sujet
est
présenté
de
façon
un
peu
trop
racoleuse,
comme
c'est
souvent
le
cas
pour
les
œuvres
publiées
par
Les
Intouchables,
maison
d'édition
qui
cherche
le
succès
en
exploitant
les
émotions
fortes.
Écrit
sans
originalité,
ce
conte
urbain,
empreint
d'éléments
fantastiques,
stigmatise
en
somme
des
modes
qui
sont
en
train
de
franchir
le
seuil
des
us
et
coutumes.
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