Gambier,
Steven.
Trois
jours
en
juin.
Éd.
Libre
Expression,
1998,
355
p.
L'Indépendance
du
Québec
Steven
Gambier
est
le
pseudonyme
de
Pierre
Béland,
un
biologiste
de
Montréal.
Pour
sa
première
oeuvre,
il
a
choisi
comme
thème
l'indépendance
du
Québec.
Rien
de
moins.
C'est
un
projet
ambitieux,
mais
qu'il
mène
à
bien.
Selon
son
éditeur,
c'est
"
un
formidable
thriller
à
saveur
de
roman
d'espionnage,
digne
des
meilleurs
Collins
et
Lapierre
ou
Salinger.
"
En
entrée
de
jeu,
la
population
s'est
déjà
exprimée
dans
une
mince
proportion
en
faveur
de
sa
souveraineté.
Il
ne
reste
plus
qu'à
ratifier
les
ententes
qui
assurent
l'abandon
des
juridictions
du
Canada
sur
le
territoire
québécois.
Si
le
champagne
de
la
victoire
a
été
commandé,
il
n'est
pas
sûr
qu'on
le
boive
comme
prévu
le
24
juin,
jour
de
la
proclamation
officielle
de
l'indépendance,
qui
coïncide
aussi
avec
la
fête
nationale.
Dans
les
coulisses
canadiennes,
on
ne
l'entend
pas
ainsi.
Même
à
trois
jours
de
la
sécession,
les
magouilleurs
s'activent
autour
de
leurs
marmites
pour
préparer
un
plat
des
plus
épicé.
Mais
d'aucuns
n'y
croient
à
cause
du
référendum
gagnant.
La
naïveté
est
très
caractéristique
des
Québécois.
Steven
Gambier
se
donne
comme
mission
de
le
rappeler
par
la
voix
de
ses
personnages
:
"
Tu
viens
précisément
d'évoquer
la
grande
illusion
canadienne,
à
savoir
que
ce
pays
n'aime
pas
la
guerre.
Au
contraire,
il
en
est
friand.
C'est
par
la
guerre
justement
que
ce
pays
s'est
taillé
une
place
sur
le
continent.
"
Les
sceptiques
seront
confondus.
De
Halifax
et
de
Valcartier,
des
troupes
s'amènent,
par
mer
ou
par
terre,
pour
envahir
la
ville
de
Québec,
comme
Wolfe
en
1759.
Dans
toutes
les
officines
se
préparent
les
coups
fumeux
prévus
pour
empêcher
l'accession
du
Québec
à
sa
souveraineté.
L'auteur
fait
poindre
à
l'horizon
la
plus
belle
des
guerres
civiles,
qui
rappellera
celle
du
partage
de
la
Caroline
en
deux
états
distincts.
Y
aura-t-il
un
Québec
libre
et
un
Québec
fédéraliste
pour
ceux
qui
s'opposent
à
la
sécession?
Ou
encore,
vivrons-nous
une
indépendance
à
l'instar
de
celle
de
Panama
que
les
États-Unis
ont
soutenue
pour
acquérir
leur
canal.
Se
réserveront-ils
cette
fois-ci
notre
voie
fluviale
pour
accéder
aux
Grands
Lacs,
près
desquels
s'élèvent
leurs
villes
industrielles?
L'auteur
propose
plusieurs
scénarii.
Bien
malin
qui
peut
prévoir
celui
qui
sera
retenu
La
trame
se
déroule
sans
que
des
redondances
ralentissent
le
rythme
infernal
des
péripéties.
Tout
est
bien
orchestré
pour
que
l'ouvrage
soit
tissé
serré.
Et
sans
détourner
l'attention
du
lecteur,
l'auteur
incorpore
d'autres
points
intéressants
comme
les
faits
historiques
mentionnés
ci-devant.
À
ceux-ci
s'ajoutent
des
connaissances
sur
la
navigation
et
l'armée.
Cette
oeuvre
bien
documentée
se
marie
harmonieusement
à
cette
intrigue
politique,
qui
garde
sa
force
centripète
tout
au
long
du
roman.
L'ensemble
donne
un
tout
très
crédible.
Par
contre,
le
choix
du
personnage
principal,
Bjorn
Larsen,
m'a
paru
faible.
Ce
qui
justifie
sa
présence
sur
la
frégate
affrétée
pour
l'invasion
de
Québec
tient
à
un
fil
dérisoire.
Le
plus
décevant,
c'est
le
dénouement
inattendu
qui
laisse
en
plan
tous
les
acteurs
d'un
drame
si
bien
monté
au
profit
d'une
fin
ouverte
qui
ne
les
concerne
pas.
Quant
à
l'écriture,
elle
est
aussi
touffue
que
l'œuvre.
C'est
simple
à
lire,
mais
chaque
phrase
est
remplie
comme
un
oeuf.
Malgré
les
bémols,
ce
roman
révèle
un
auteur
qui
a
de
l'étoffe.
|