Boulanger,
René.
Trois
p'tits
chats.
Éd.
VLB,
2006,
112
p.
La
Déroute
française
de
1940
Quand
les
Nazis
ont
envahi
la
France
lors
de
la
Deuxième
Guerre
mondiale,
les
gens
fuyaient
vers
la
campagne
où
ils
formaient
de
longues
colonnes
sur
les
routes.
Ces
hordes
humaines
ont
été
décrites
par
St-Exupéry
dans
Pilote
de
guerre
et
par
François
Boyer
dans
Jeux
interdits,
dont
on
a
fait
une
adaptation
cinématographique.
Six
décennies
plus
tard,
René
Boulanger
revisite
l'événement
à
travers
la
chanson
des
Trois
p'tits
chats.
Son
roman
en
illustre
les
paroles
en
confiant
les
chats
en
question
à
Sophie,
une
petite
fille
qui
quitte
Paris
avec
sa
mère
pour
tenter
de
rejoindre
son
père,
un
pilote
de
l'armée
française
posté
à
Bordeaux.
En
cours
de
route,
elle
devra
les
abandonner
à
une
vieille
dame
en
"
chapeau
de
paille
"
et
coucher
sur
un
"
paillasson
".
C'est
ainsi
que
la
chanson
s'incarne
jusqu'à
la
tragédie
qui
y
met
fin
:
"
Trois
p'tits
chats,
chapeau
de
paille,
paillasson…
veuve
de
guerre,
guerre
de
Troie.
"
Coïncidence
tragique,
l'armée
allemande
abat,
sous
les
yeux
de
l'enfant,
l'avion
de
son
père
qui
s'en
éjecte
en
parachute.
La
mère
et
la
fille
accourent
sur
les
lieux
de
l'écrasement
où
il
meurt
de
ses
blessures
peu
de
temps
après
leur
arrivée.
Derrière
cette
trame
dramatique
se
profile
un
message
nationaliste
pour
encourager
la
résistance
à
toute
oppression,
car
il
y
a
toujours
une
planche
de
salut
qui
attend
ceux
dont
l'espace
et
la
culture
sont
menacés.
Le
discours
est
naïf
comme
celui
du
Petit
Prince.
Il
mettra
du
baume
sur
les
plaies
des
victimes
de
guerre,
mais
les
séquelles
sont
difficilement
curables.
La
réhabilitation
suit
plutôt
un
long
cheminement
auquel
les
sauveurs
qui
cautionnent
les
idéaux
ne
peuvent
rien.
Wajdi
Mouawad
le
démontre
très
bien
dans
Le
Visage
retrouvé,
dont
le
jeune
héros,
un
Libanais
de
dix
ans,
se
sort
des
perturbations
de
la
guerre
par
ses
propres
moyens.
Le
traitement
poétique
de
la
folie
belligérante
par
René
Boulanger
reste
un
ersatz.
L'espoir
ne
s'acquiert
pas
à
aussi
bon
marché
que
le
prétend
l'auteur.
C'est
quand
même
une
œuvre
agréable
à
lire
et
bien
ficelée,
mais
l'écriture
estudiantine
refroidira
le
plaisir
des
lecteurs
quelque
peu
exigeants.
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