Robitaille,
Marc
Un
été
sans
point
ni
coup
sûr.
Éd.
les
400
Coups,
2004,
138
p.
La
Pédagogie
du
base-ball
L'été
69
a
été
marquant
pour
les
enfants
québécois
qui
venaient
de
terminer
leurs
études
primaires.
Le
rapport
Parent
avait
donné
le
coup
d'envoi
à
une
pédagogie
adaptée
à
l'ère
moderne.
Le
narrateur
Martin
donne
un
aperçu
de
ces
méthodes
révolutionnaires
mises
de
l'avant
par
son
instituteur.
C'est
en
jouant
au
monopoly,
semble-t-il,
que
l'on
maîtrise
les
connaissances
imprécises
à
acquérir
des
nouveaux
programmes.
Apprentissage
magique
et
sans
douleurs.
Avant
d'entamer
son
cours
secondaire
dans
une
école
polyvalente,
aussi
populeuse
que
la
majorité
de
nos
villages,
Martin
doit
bien
traverser
l'été
à
l'instar
de
l'héroïne
de
Lise
Tremblay
dans
La
Sœur
de
Judith.
Les
deux
auteurs
évoquent
la
même
année,
celle
de
la
marche
de
l'homme
sur
la
lune,
du
festival
de
Woodstock
et
de
la
première
saison
des
Expo's.
Le
jeune
héros
est
fort
emballé
par
ces
événements
historiques.
Pas
question
de
participer
à
des
camps
de
vacances
à
se
faire
dévorer
par
les
moustiques.
Il
veut
parfaire
son
apprentissage
cette
fois-ci
en
jouant
au
base-ball.
Un
point
à
la
ligne.
Les
murs
de
sa
chambre
sont
déjà
tapissés
de
découpures
de
journaux
montrant
ses
idoles
comme
Rusty
Staub.
Avec
son
ami
le
grand
Pete,
il
tente
d'intégrer
l'équipe
de
la
paroisse,
mais
le
coach
les
ignore.
Qu'à
cela
ne
tienne,
le
père
du
héros
n'a
pas
dit
son
dernier
mot.
Oubliant
le
golf,
il
forme
sa
propre
équipe,
même
s'il
ne
connaît
pas
grand-chose
à
ce
sport.
Belle
initiative
qui
rapproche
le
fils
de
son
géniteur,
aussi
silencieux
qu'une
carpe.
Les
silences
deviennent
subitement
éloquents
à
cause
de
la
complicité
qu'ils
ont
réussi
à
établir
entre
eux.
Ambitieux,
le
père
améliore
suffisamment
son
équipe
de
laissés-pour-compte,
vêtus
de
chandails
de
hockey
mauves,
au
point
de
vouloir
affronter
les
meilleurs,
soit
les
Aristocrates
pour
lesquels
son
fils
espérait
jouer.
Le
récit
repose
sur
cette
importante
rencontre
devant
combler
l'orgueil
d'un
homme,
qui
veut
laver
l'affront
subi
par
son
fils.
Mais
avant
d'atteindre
son
but,
il
doit
braver
la
personnalité
colorée
de
ses
joueurs
et
les
réflexions
de
son
rejeton,
qui
tente
de
saisir
la
différence
entre
une
victoire
morale
et
une
défaite
honorable
Bel
été
en
somme
qui
initie
le
héros
à
la
vie
adulte
grâce
au
base-ball.
Un
sport
qui
le
lie
à
des
hommes
à
la
tendresse
masquée,
comme
monsieur
B,
désemparé
devant
ses
enfants
qu'il
aime
profondément.
Ce
récit
touchant
révèle
la
difficulté
d'être
parent
et
celle
d'être
jeune.
L'auteur
a
su
livrer
par
son
écriture
toute
la
fraîcheur
de
l'enfance,
qui
se
perd
dès
que
l'on
met
les
pieds
dans
une
école
secondaire.
Comme
Lise
Tremblay,
Marc
Robitaille
a
choisi
un
dénouement
qui
projette
sans
transition
nos
enfants
dans
un
cadre
scolaire
trop
grand.
La
psychologie
juvénile
est
servie
par
un
ouvrage
pertinent,
qui
lui
offre
un
corps
solide
pour
l'incarner.
|