Marchand,
Jacques
Un
petit
gros
au
bal
des
taciturnes.
.
Éd.
Fides,
2006,
213
p.
La
Dualité
fraternelle
Le
titre
drolatique
résume
très
bien
ce
roman
qui
relate
l'histoire
de
Théo,
un
obèse
extraverti
venu
vivre
chez
son
frère
Jacques
pour
fuir
ses
déboires
financiers
et
conjugaux.
Son
arrivée
impromptue
part
le
bal
dans
la
vie
rangée
de
son
cadet,
un
taciturne
habitant
un
quartier
populaire
de
Longueuil,
où
il
enseigne
à
temps
partiel
pour
consacrer
plus
de
temps
à
la
lecture
et
à
l'écriture.
Toutes
ses
habitudes
vont
être
chamboulées
d'autant
plus
que
Théo
s'emmène
avec
Merlin,
un
bouledogue
anglais
"
d'une
merveilleuse
laideur
".
Tout
oppose
les
deux
frères,
pourtant
élevés
par
les
mêmes
parents,
au
rythme
des
années
1960,
dans
des
arrondissements
paisibles
de
Montréal,
soit
Sainte-Geneviève-de-Pierrefonds
et
Notre-Dame-de-Grâce.
L'aîné
est
un
flambeur
attaché
à
la
réussite
sociale
et
aux
effigies
afférentes
comme
la
grosse
voiture.
Le
cadet,
ayant
nagé
en
plein
drame
existentialiste,
a
opté
finalement
pour
la
simplicité
volontaire.
Loin
de
la
vie
homérique,
il
mène
une
vie
solitaire,
non
pas
celle
qui
stérilise,
mais
celle
qui
creuse
les
tréfonds
de
l'âme.
En
somme,
il
s'agit
d'un
roman
initiatique
qui
pénètre
la
dualité
fraternelle.
Contrairement
à
Théo,
devenu
un
hommes
d'affaires
en
quête
de
valorisation,
Jacques
a
épousé
le
parti
de
la
réserve.
Sans
emprunter
les
raccourcis
qui
contournent
le
creuset
d'une
mûre
réflexion,
il
tente
de
percer,
comme
Alexis
Carrel,
"
l'homme
cet
inconnu
"
et,
en
particulier,
les
liens
qui
l'unissent
à
sa
fratrie.
Cette
œuvre
positive
nous
repose
de
l'orgueil
des
misanthropes
qui
jettent
un
regard
cynique
sur
l'humanité
à
laquelle
ils
appartiennent.
Sans
référer
à
une
transcendance
créatrice,
l'auteur
assoit
plutôt
les
arcs
de
voûte
du
bonheur
sur
la
résilience
des
rapports
humains,
comme
Maxime-Olivier
Moutier
dans
Les
Trois
Modes
de
la
conservation
des
viandes.
Le
propos,
concentré
autour
de
la
cellule
familiale,
sait
capter
notre
intérêt
avec
les
tranches
de
vie
significatives
qui
ont
façonné
la
dynamique
de
ses
héros.
S'appuyant
sur
de
nombreuses
références
philosophiques,
ce
roman,
écrit
avec
simplicité,
incite
à
la
joie
de
vivre
en
transperçant
les
fausses
apparences
qui
nous
opposent.
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