Dompierre,
Stéphane.
Un
petit
pas
pour
l'homme.
Éd.
Québec
Amérique,
2004,
227
p.
L'Enfer
du
dépit
amoureux
Le
dépit
amoureux
inspire
de
nombreux
écrivains.
Pensons
à
Guillaume
Vigneault,
qui
a
même
consacré
deux
œuvres
à
ce
sujet.
Stéphane
Dompierre
lui
emboîte
le
pas
avec
Un
petit
pas
pour
l'homme.
Nous
nous
rappelons
de
ces
paroles
de
Neil
Armstrong
lorsqu'il
a
posé
le
pied
sur
la
lune
en
1969,
jour
de
la
conception
du
héros
Daniel,
un
disquaire
de
Montréal.
À
trente
ans,
il
quitte
sa
copine
après
six
ans
et
demi
de
vie
commune
pour
se
retrouver,
fin
seul,
dans
une
garçonnière
miteuse.
Calqué
sur
L'Étude
des
cycles
de
Maurice
Liebert,
le
roman
décrit
les
phases
vécues
par
l'homme
qui
renoue
avec
le
célibat.
Quand
Daniel
se
rend
compte
que
sa
vie
amoureuse
s'est
affadie,
il
"
décrisse
"
pour
se
terrer
dans
un
minable
sous-sol
"
avec
un
devoir
à
chercher
et
la
réalité
rugueuse
à
étreindre
"
Comme
pour
Rimbaud,
il
vivra
"
une
saison
en
enfer
".
Le
temps
d'un
hiver
pendant
lequel
il
perd
toute
confiance
en
ses
moyens.
Seul
devant
son
destin
pathétique,
il
se
laisse
enliser
par
la
boue
du
tunnel
qu'il
s'est
creusé.
Le
passage
emprunté
sera
long
à
franchir,
mais
le
temps
surmonte
tous
les
obstacles.
Même
s'il
est
déprimé,
il
croit
au
sel
qui
assure
la
pérennité
de
l'amour,
comme
le
héros
de
Fanfan
d'Alexandre
Jardin.
Hélas,
il
est
bien
à
craindre
que
sa
quête
reste
vaine.
Il
n'a
pas
misé
sur
toutes
ses
chances
si
nous
nous
fions
aux
désirs
du
héros.
La
sexualité
meuble
tout
l'avant-plan
de
ses
pensées
au
détriment
d'un
partage
plus
large
des
intérêts
qui
rapprochent
les
âmes-sœurs.
Comme
un
essai
en
cinq
points,
l'auteur
démontre
le
cheminement
suivi
par
les
amants
dépités.
Malheureusement
ses
réflexions
effleurent
à
peine
la
problématique
à
laquelle
il
soumet
son
héros.
Implanté
dans
le
décor
d'une
boutique
de
disques,
le
roman
sert
aussi
de
prétexte
à
des
digressions
musicales.
Comme
tout
étudiant
qui
a
mangé
au
râtelier
collégial
ou
universitaire,
le
jeune
disquaire
passe
au
moulinet
de
son
snobisme
les
vedettes
populaires
telles
que
Céline
Dion
et
Linda
Lemay.
La
trame
s'incarne
dans
le
monde
des
trentenaires
masculins
du
Plateau
Mont-Royal,
si
souvent
décrié.
La
tranche
d'âges
et
la
géographie
ne
changent
en
rien
la
dynamique
de
la
rupture.
Si
le
traitement
du
sujet
emprunte
une
voie
très
locale,
il
n'en
rejoint
pas
moins
des
préoccupations
universelles,
toutes
générations
confondues.
Que
faire
pour
réussir
sa
vie
et
dans
la
vie?
Même
s'il
s'agit
d'une
fiction,
nous
sentons
un
vécu
personnel
que
Stéphane
Dompierre
partage
de
bon
cœur
et
en
toute
humilité.
Il
en
résulte
une
authenticité,
qui
ne
parvient
pas
cependant
à
masquer
les
balbutiements
maladroits
d'une
première
oeuvre.
Dans
une
forme
déconcertante,
l'auteur
se
fait
l'écho
de
ses
pairs
en
transposant
leurs
propos
dans
le
langage
vernaculaire
des
Français
et
des
humoristes
d'ici.
Cette
écriture
hybride
complaisante
détruit
la
poésie
qui
faisait
le
charme
du
film
Cashback
sur
le
même
sujet,
ravalant
ainsi
ce
roman
au
rang
d'un
populisme
dénoncé
chez
les
chanteurs
à
succès.
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