Mistral,
Christian.
Valium.
Éd.
XYZ,
2000,
281
p.
Un
jeune
écrivain
en
quête
de
lui-même
Les
jeunes
de
la
vingtaine
sont
au
cœur
des
analyses
de
nombreux
écrivains
nés
au
cours
des
années
60
et
70.
En
fait,
ils
établissent
un
bilan
de
ce
qu'ils
ont
vécu
alors
qu'ils
parviennent
à
la
quarantaine.
Que
l'on
pense
à
Patrick
Brisebois
avec
Que
jeunesse
trépasse,
à
Hélène
Bard
avec
Les
Mécomptes,
à
Guillaume
Vigneault
avec
Carnet
de
naufrages.
Les
titres
sont
révélateurs
de
ce
qui
se
dégage
de
ces
œuvres.
On
ne
sort
pas
de
la
vingtaine
sans
perdre
quelques
plumes.
Comme
l'écrit
Christian
Mistral
lui-même,
"
les
hommes
doivent
un
jour
ou
l'autre
renoncer
à
leurs
rêves
d'enfance
pour,
tout
bêtement,
devenir
des
hommes.
"
En
attendant
ce
passage,
les
héros
font
un
effort
de
lucidité
pour
comprendre
la
société
dans
laquelle
ils
doivent
s'impliquer.
Leurs
constats
les
dépriment,
car
ils
sentent
"
l'imposture
de
ce
monde
asservi
qui
choisit
d'ignorer
sa
servitude.
"
Devant
cette
situation
qui
ne
répond
pas
aux
aspirations
angéliques
propres
à
leur
âge,
leur
équilibre
est
mis
à
rude
épreuve.
Quand
ils
ne
recourent
pas
au
suicide
pour
satisfaire
leur
besoin
de
pureté,
ils
se
réfugient
dans
l'alcool
pour
oublier
leur
démission
"
avant
même
de
mettre
l'épaule
à
la
roue,
la
roue
de
l'histoire
"
qui
leur
"
broiera
les
os
de
toute
façon.
"
Valium
s'inscrit
dans
cette
veine
qui
illustre
la
crise
des
jeunes
à
l'aube
des
engagements
de
la
vie
adulte.
Pour
le
héros,
l'auteur
lui-même,
il
ne
fait
pas
de
doute
que
l'amitié
est
au
cœur
de
ses
préoccupations
afin
de
suppléer
à
sa
solitude.
Il
s'entoure
donc
d'êtres
qui
l'aiment,
en
l'occurrence,
un
colocataire
et
deux
femmes
qu'il
a
connues
grâce
à
sa
nouvelle
notoriété
comme
écrivain.
Il
leur
offre
une
image
complaisante
de
ses
maux
de
l'âme.
Il
reste
que
c'est
un
héros
comblé,
qui
considère
le
bonheur
comme
un
"
attrape-couillon
".
À
vingt-quatre
ans,
il
est
normal
de
se
considérer
comme
le
centre
de
l'univers.
Ce
narcissisme
n'est
qu'apparent.
Derrière
le
portrait
de
ce
héros
déplaisant
se
cache
un
homme
fragile,
un
homme
qui,
dans
sa
quête
de
sens,
sent
le
besoin
de
tout
détruire.
Sa
rédemption
passera
par
l'écriture.
Une
écriture
qu'il
veut
exceptionnelle
pour
se
donner
l'assurance
d'être
quelqu'un.
Heureusement,
son
cheminement
le
conduit
vers
autrui
qu'il
apprend
à
découvrir
douloureusement.
C'est
la
mort
qui
révèle
au
héros
l'importance
de
l'autre,
des
femmes
en
particulier
qu'il
considère
comme
des
monstres
qui
vampirisent
les
hommes.
Une
mort
qui
le
ramènera
à
la
case
de
départ.
Cet
angle
ajoute
une
profondeur
au
roman,
qui,
autrement,
serait
une
louange
que
l'on
rend
à
soi-même.
C'est
au
moyen
d'anecdotes
que
l'auteur
trace
son
quotidien
d'homme
angoissé,
à
qui
l'alcool
et
les
femmes
servent
de
béquilles
à
la
manière
des
antidépresseurs,
tel
le
valium
bien
connu
au
Québec.
Son
récit
linéaire
montre
donc
un
héros
qui
cherche
à
s'accomplir
dans
un
microcosme
composé
d'ami(e)s
intimes.
Les
péripéties
qui
amènent
à
l'éclatement
de
ce
cercle
sont
racontées
avec
une
plume
très
originale.
Même
si
le
préambule
souligne
la
modestie
de
l'auteur,
le
reste
de
l'œuvre
prouve
le
contraire.
Il
s'agit
d'une
macédoine
composée
de
lettres
d'amour,
de
poèmes,
d'argot,
de
québécismes,
d'humour,
d'envolées
poétiques,
d'écumage
du
dictionnaire,
de
références
littéraires
et
d'éléments
informatifs.
Bref,
ça
sent
l'esbroufe.
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