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Ahern,
Jenneifer.
Parfum
de
courtisane
.
Éd.
Libre
Expression,
2008,
447
p.
Salon
de
courtisanes
En
1661,
Marguerite
de
Collibret
tente
d’assurer
la
libération
de
son
père
emprisonné
à
la
Bastille
pour
avoir
soutenu
Fouquet,
accusé
d’avoir
dilapidé
l’argent
de
l’État.
Elle
espère
y
arriver
en
s’installant
chez
Ninon
de
Lenclos,
qui
tenait
salon.
Quelle
élégance
pour
désigner
un
bordel
réservé
à
la
noblesse
!
Marguerite
était
sûre
d’y
rencontrer
le
responsable
de
l’emprisonnement
de
son
père.
Son
intuition
ne
l’a
pas
trompée.
Quand
il
se
présente
au
salon
de
Ninon,
elle
s’empresse
de
troquer
son
cœur
pour
un
accès
à
Louis
X1V,
de
qui
elle
espère
obtenir
le
recouvrement
de
la
liberté
paternelle
pour
redorer
le
blason
familial.
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Le
roman
baigne
dans
un
univers
de
somptuosité
et
de
luxure.
L’auteure
souligne
bien
le
caractère
nobiliaire
des
personnages
plongés
dans
l’ère
de
la
préciosité,
que
Molière
a
ridiculisée
dans
une
pièce
coiffée
justement
du
titre
de
Précieuses
ridicules.
Mens
bella
in
corpore
bello
aurait
pu
être
la
devise
de
ce
beau
monde
folâtre.
Ça
n’a
rien
d’olympique,
mais
il
fallait
tout
de
même
que
la
courtisane
soit
une
experte
de
l’alcôve.
Faute
d’érotisme,
les
performances
sexuelles,
empreintes
souvent
de
sadisme,
devenaient
les
conditions
sine
qua
non
pour
satisfaire
les
beaux
pourpoints
et
les
beaux
justaucorps.
Comme
l’indique
le
titre
de
l’œuvre,
ce
sont
surtout
les
hétaïres
qui
retiennent
l’attention,
reléguant
les
fraudes
administratives
à
l’origine
de
l’œuvre
derrière
les
courbettes
courtisanes.
En
fait,
le
roman
est
un
feuilleton
plutôt
mièvre,
qui
étale,
en
faisant
du
coq
à
l’âne,
des
faits
et
gestes
peu
glorieux,
commis
dans
un
huis
clos
par
des
commettants
anoblis.
La
porte
s’entrebâille,
en
de
rares
occasions,
sur
les
insatisfactions
populaires
véhiculées
par
les
personnages
d’un
imprimeur
et
du
vieux
Jean
de
La
Fontaine,
âgé
alors
de
40
ans.
C’est
un
peu
jeune
pour
lui
accoler
l’étiquette
de
l’âge
d’or.
La
même
licence
se
produit
avec
le
salon
de
Ninon
de
Lenclos,
qui
a
ouvert
ses
portes
en
1667,
alors
que
l’héroïne
y
vit
dès
1661.
Accrocs
historiques
excusables,
mais,
tout
de
même,
la
fiction
s’accommode
bien
de
la
rigueur.
Ce
projet
ambitieux
d’écriture
souffre
d’un
manque
de
maîtrise
de
l’art
romanesque.
La
plume,
déjà
alourdie
par
un
abus
de
la
caractérisation,
s’embarrasse
en
plus
du
soin
de
restituer
la
manière
d’écrire
de
l’époque,
qui
se
transforme
rapidement
en
une
iconographie
d’expressions
surannées.
Mieux
vaut-il
lire
La
Princesse
de
Clèves
de
Madame
de
La
Fayette,
qui,
en
1678,
aborda
it
une
thématique
connexe
à
celle
de
Jennifer
Ahern,
avec
un
verbe
simple
et
captivant
!
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