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Amyot,
Linda.
1.
Ha
Long.
Éd.
Leméac,
2004,
119
p.
L’Adoption
internationale
Le
Viêt-nam
est
un
pays
d’honneur
où
la
tradition
se
maintient
jusque
dans
les
moindres
détails.
Une
fille
doit
marier
le
prétendant
que
ses
parents
lui
ont
choisi.
Malheur
à
celle
qui
donnera
naissance
à
un
enfant
issu
d’un
amour
interdit!
Pour
laver
le
déshonneur,
on
confiera
le
nouveau-né
à
un
orphelinat,
espérant
qu’un
couple
l’adopte
le
plus
rapidement
possible.
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C’est
la
trame
qui
a
servi
à
la
novella
écrite
par
Linda
Amyot.
Une
Québécoise,
devenue
stérile
à
la
suite
d’une
chirurgie,
s’adresse
à
un
organisme
d’adoption
internationale
afin
de
devenir
la
mère
d’une
petite
Asiatique.
Ai
Van,
la
mère
biologique,
perd
en
un
instant
son
amoureux
et
sa
fille,
qui,
dès
son
arrivée
en
ce
monde,
est
abandonnée
de
façon
anonyme
dans
un
couloir
de
l’orphelinat
de
Hon
Gai,
une
ville
du
Viêt-nam
sise
dans
la
baie
de
Ha
Long.
L’auteur
suit
en
parallèle
le
cheminement
de
ces
deux
femmes.
En
alternant
leur
voix,
elle
fait
ressortir
d’abord
les
tourments
d’une
mère
adoptive
qui
trouve
le
temps
bien
long
avant
que
les
ententes
soient
conclues.
Le
pire,
c’est
le
questionnement
qui
taraude
celle
qui
veut
goûter
au
plaisir
de
la
maternité
via
l’adoption.
Tôt
ou
tard,
cette
option
ressurgira
sur
l’enfant
du
couple.
Comment
réagira-t-il
à
son
intégration
forcée?
Le
dilemme
est
d’autant
plus
épineux
qu’on
lui
rappellera
sans
cesse
que
ses
yeux
bridés
ne
cadrent
pas
avec
la
rondeur
de
ceux
des
Occidentaux.
Dans
un
tel
contexte,
la
problématique
de
l’adoption
complique
la
découverte
des
repères
de
sa
filiation.
Quant
à
la
mère
biologique,
les
moyens
à
sa
disposition
pour
garder
sa
fille
sont
risibles.
C’est
un
véritable
déchirement
quand
Ai
Van
réussit
à
la
voir
quelques
instants
le
jour
de
son
départ.
Après
que
la
nourrice
eut
déposé
son
enfant
dans
les
bras
de
la
Québécoise,
elle
se
colle
à
l’autocar
pour
lui
jeter
un
dernier
regard,
qui
s’accroche
au
passage
à
celui
d’une
femme
heureuse.
En
bonne
Vietnamienne,
elle
se
résigne
pour
réparer
son
affront
aux
ancêtres.
Pour
écrire
ce
court
roman,
Linda
Amyot
a
choisi
la
forme
du
témoignage.
Ses
héroïnes
racontent
à
tour
de
rôle
les
sentiments
qui
les
habitent
à
l’égard
d’une
naissance
qui
enrichira
l’une
au
détriment
de
l’autre.
Même
si
c’est
succinct,
l’œuvre
n’en
est
pas
moins
dense
grâce
à
une
écriture
épurée,
capable
de
drainer
à
la
fois
la
culture
du
Viêt-nam
et
le
cœur
de
deux
femmes
présentées
dans
toute
leur
authenticité.
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2.
Les
Murs
blancs.
Éd.
Leméac,
2006,
121
p.
Femme
atteinte
d'un
cancer
La
maternité
est
au
cœur
des
préoccupations
de
Linda
Amyot.
Dans
Ha
Long,
une
Québécoise
stérile
et
son
mari
adoptaient
une
Vietnamienne.
Avec
ce
roman,
l'auteure
nous
présente
une
héroïne
de
34
ans
qui
a
subi
une
hystérectomie
pour
éliminer
une
tumeur
maligne.
Ainsi
privée
de
sa
fécondité,
Ysa
suivra
un
long
parcours
avant
de
trouver
la
lumière
au
bout
du
tunnel.
|
Un
amour
rompu
l'a
laissée
sans
enfants.
Un
malheur
n'arrive
jamais
seul.
Un
test
médical
révèle
qu'elle
est
atteinte
d'un
cancer,
comme
sa
mère,
décédée
depuis
peu.
La
chimiothérapie
a
produit
les
effets
escomptés.
En
rémission,
elle
profite
de
la
générosité
de
l'oncle
d'une
amie,
qui
met
à
sa
disposition
sa
maison
de
Mexico
pendant
qu'il
séjourne
à
l'étranger.
Dans
ce
nouvel
environnement,
elle
prendra
le
temps
qu'il
faut
pour
se
remettre
sur
pied.
Grâce
à
sa
connaissance
approximative
de
l'espagnol,
elle
peut
fraterniser
avec
ceux
qui
bénéficient
comme
elle
de
la
générosité
de
ce
mécène.
Après
avoir
côtoyé
la
grande
faucheuse,
Ysa
réalise
que
la
mort
ne
peut
être
comprise
sans
une
existence
bien
remplie.
L'ablation
des
ovaires
de
l'héroïne
ralentit
sa
marche
vers
la
lumière
qui
éclaire
toutes
les
couleurs
de
la
vie.
Avant
de
trouver
le
blanc
qui
les
réunit
toutes,
elle
se
livre
à
un
long
exercice
d'intériorisation
pour
affronter
avec
sérénité
sa
finitude.
Famille,
amitiés,
amours,
enseignement
et
patients
dont
elle
a
partagé
les
angoisses
entre
les
murs
blancs
de
l'hôpital
meublent
la
méditation
qui
mettra
en
perspective
l'histoire
de
sa
vie.
Soutenue
en
plus
par
ses
nouvelles
connaissances,
elle
peut
espérer
une
rémission
définitive.
En
somme,
le
roman
suggère
la
fraternité
comme
remède
aux
maux
de
l'âme
et
du
corps.
Ysa
parcourt
son
chemin
intérieur
en
suivant
les
routes
mexicaines.
De
Mexico
à
Mérida,
en
passant
par
Oaxaca,
le
pays
s'ajuste
à
l'état
d'âme
de
l'héroïne
qui
renaît
au
contact
d'une
culture
haute
en
couleurs.
Elle
s'intéresse
particulièrement
à
une
femme
peintre,
Frida
Khalo,
dont
les
toiles
résument
sa
vie.
Elle
se
voit
dans
La
Colonne
brisée,
une
œuvre
qui
illustre
la
fracture
de
son
esprit.
Cet
univers
l'aide
à
chasser
les
ténèbres,
mais
c'est
surtout
grâce
à
son
empathie
pour
le
mauvais
sort
des
uns
et
à
son
observation
du
bonheur
des
autres
qu'elle
découvre
sa
place
au
soleil.
Linda
Amyot
a
réuni
un
matériel
colossal
qu'elle
a
tenté
de
condenser
en
120
pages.
Elle
n'a
pas
atteint
son
objectif.
Qui
trop
embrasse,
mal
étreint.
Le
nombre
effarant
de
personnages
qui
illustrent
le
passé
et
le
cheminement
de
l'héroïne
rappelle
plutôt
un
carrousel
belge
flamboyant
qu'une
quête
de
soi
après
une
grave
maladie.
Sur
un
sujet
connexe,
André
Ricard
a
écrit
Une
paix
d'usage,
une
œuvre
exigeante
qui
ne
tente
pas
d'établir
la
quadrature
du
cercle.
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3.
Les
Heures
africaines.
Éd.
Leméac,
2013,
131
p.
Le
Temps
qui
tue
Quand
le
temps
file
comme
des
heures
africaines,
c'est-à-dire
à
pas
de
tortue,
les
masques
tombent
à
l'avantage
ou
au
désavantage
de
ce
qui
est
inhibé.
Les
sensibilités
deviennent
percutantes.
Autrement
dit,
Linda
Amyot
a
l'art
de
percer
l'intimité
de
ses
personnages
pour
débusquer
la
face
cachée
de
leur
personnalité.
|
Pour
s'y
faire,
elle
dirige
ses
protagonistes
vers
l'ailleurs.
Ses
14
nouvelles
empruntent
la
route
de
la
Martinique,
du
Mexique,
de
l'Italie,
de
l'Irlande,
du
Vietnam,
du
Danemark,
des
États-Unis…
Le
contexte
géographique
n'est
qu'un
prétexte
pour
déboucher
sur
une
dimension
qui
dépasse
les
héros
entraînés
dans
leur
monde
parallèle
composé
de
sentiments
jamais
exprimés.
La
retenue
semble
la
norme
qui
façonne
les
âmes
emprisonnées
par
des
conduites
dictées
par
la
peur
d'être
ce
qu'elles
sont.
À
Venise,
la
visite
d'un
cimetière
amène
un
couple
à
sentir
ce
qui
est
mort
en
eux.
En
Nouvelle-Angleterre,
un
autre
couple
réalise
leur
solitude
en
présence
d'un
phoque
solitaire
près
d'une
plage
désertée.
À
Cuba,
ce
sont
les
illusions
qui
s'envolent.
Tout
ce
qui
compose
le
mal-être
éclate
quand
le
temps
perd
de
son
importance.
L'activisme
est
le
meilleur
des
somnifères.
En
somme,
chacun
réalise
qu'il
aurait
pu
vivre
plus
intensément,
goûter
à
la
vie
plus
goulument.
Au
contraire,
le
temps
a
érodé
comme
la
mer
les
rives
de
sa
personnalité.
La
plume
de
l'auteure
est
économe.
Avec
peu
de
mots,
elle
décrit
parfaitement
les
maux
de
l'âme,
elle
suspecte
les
tsunamis
qui
s'organisent
et
découvre
les
fêlures
qui
causent
les
effondrements.
Bref,
Linda
Amyot
sert
une
mise
en
garde
à
tous
ceux
qui
ne
veulent
pas
mourir
à
eux-mêmes.
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