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Apostolska,
Aline.
1.
Tourmente.
Éd.
Leméac,
2000,
153
p.
Une
artiste
peintre
en
quête
d'identité
Il
n'existe
pas
de
collection
Que
sais-je
pour
répondre
au
qui
suis-je
des
nombreux
personnages
de
romans.
Ce
n'est
pas
nécessairement
du
narcissisme
que
de
vouloir
connaître
la
réponse.
Elle
est
plutôt
le
fondement
de
la
raison
de
vivre,
surtout
si
l'on
est
un
exilé.
C'est
le
cas
du
personnage
de
Tourmente
d'Aline
Apostolska,
écrivain
d'origine
yougoslave
vivant
au
Québec.
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Son
héroïne
Iara
est
une
artiste-peintre,
qui
habite
en
France
avec
son
mari
et
ses
deux
fils.
Invitée
à
Montréal
dans
le
cadre
d'une
exposition
de
ses
tableaux,
elle
va
vivre
une
expérience
troublante
annoncée
par
des
signes
avant-coureurs.
Malgré
ses
36
ans,
elle
est
blasée
et
doute
de
l'orientation
qu'elle
a
donnée
à
sa
vie.
Elle
se
remet
totalement
en
question.
En
fait,
elle
ne
se
sent
pas
elle-même
en
tant
que
mère,
épouse
et
artiste.
Elle
est
en
attente
du
moment
propice
pour
ouvrir
les
vannes
en
amont
de
sa
vie.
Et
c'est
au
cap
Tourmente,
près
de
Québec,
que
son
passé
émergera
à
travers
un
violoniste,
le
premier
amour
de
sa
vie
avec
qui
elle
partage
un
lourd
secret
qui
la
ronge
depuis
vingt
ans
et
dont
elle
veut
se
débarrasser.
Ce
roman
psychologique
et
intimiste
est
une
méditation
sur
l'enfance,
l'identité,
l'amour
et
la
mort.
En
somme,
les
principaux
thèmes
autour
desquels
tourne
toute
vie
humaine.
L'héroïne
perturbée
par
une
crise
existentielle
aiguë
puisera
en
elle
toute
la
force
nécessaire
pour
combattre
les
démons
qui
la
retiennent
au
pilori
de
son
passé.
L'auteur
a
écrit
une
œuvre
crédible
parce
que
c'est
une
présentation
honnête
de
l'exil
vécu
au
féminin.
Par
contre,
elle
a
choisi
une
forme
révolue
pour
nous
sensibiliser
à
la
dynamique
qui
tourmente
les
expatriés.
Le
romantisme
servi
à
l'ancienne
rappelle
le
ragoût
de
nos
mères,
plat
devenu
indigeste
depuis
l'avènement
de
la
poutine.
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2.
Un
été
d'amour
et
de
cendres
.
Éd.
Leméac,
2012,
262
p.
Les
Tibétains
de
l'Inde
La
plupart
des
exilés
tibétains
en
Inde
se
sont
regroupés
autour
de
Dharamsala,
où
vit
le
dalaï-lama
que
certains
rangent
parmi
les
ruminants,
précise
l'auteure.
Les
lamas
sont
aussi
des
moines
qui
habitent,
en
l'occurrence,
un
temple
près
d'un
TCV
(Tibetan
Children's
Village).
Emma,
une
adolescente
québécoise,
partage
le
quotidien
de
ces
enfants
orphelins
que
l'on
peut
parrainer
pour
40
dollars
par
mois.
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Si
elle
se
trouve
dans
un
TCV,
c'est
à
cause
de
ses
parents
qui
ont
décidé
de
se
porter
coopérants
comme
professeurs.
Comme
ils
sont
friands
d'aide
humanitaire,
ils
parcourent
le
monde
tout
en
emmenant
leur
fille.
Emma
a
ainsi
fait
presque
le
tour
du
monde.
Ce
nouveau
déplacement
à
Dharamsala
sonne
le
glas
de
leurs
aventures.
Qu'advient-il
pour
que
la
famille
mette
un
terme
à
ses
projets
?
C'est
le
suspense
que
construit
l'auteure
pour
soutenir
l'intérêt
du
lecteur.
L'adolescente
réalise
que
tous
ces
voyages
ne
servent
qu'à
sauver
le
couple
que
forment
ses
parents.
C'est
à
cause
de
leurs
projets
communs
qu'ils
parviennent
à
vivre
encore
ensemble.
Comme
l'Inde
est
à
mille
lieues
de
leur
culture,
ils
sont
ébranlés
au
point
de
remettre
en
cause
leur
union.
Par
contre,
Emma
a
le
coup
de
foudre
pour
Tenzin,
un
orphelin
du
TCV.
En
fait,
il
s'agit
de
l'histoire
d'une
initiation
amoureuse
en
pleine
forêt,
témoin
de
sa
défloration
dans
un
ancien
nid
d'aigles.
Mais
aimer
se
conjugue
avec
pleurer.
Et
les
pleurs
ne
se
feront
pas
attendre.
Du
nid
d'aigles,
il
lui
faudra
se
tenir
près
du
bûcher
de
son
amoureux.
Si
son
été
est
celui
de
l'amour,
il
est
aussi
celui
des
cendres
de
la
mort.
La
mort
est
omniprésente
dans
ce
roman.
Mourir
à
tout
ce
qui
fait
vivre.
Et
mourir
pour
ce
que
l'on
ne
veut
pas
vivre.
Tenzin
est
un
jeune
homme,
qui
refuse
l'indignation
à
laquelle
l'Inde
l'oblige.
Son
peuple
a
été
classé
dans
la
caste
des
intouchables,
soit
la
caste
condamnée
à
la
misère
comme
l'exige
la
loi
immuable
du
karma.
Emma,
aussi,
est
révoltée
par
ce
système
travesti
en
foi,
qui
interdit
de
lutter
pour
un
meilleur
avenir.
Il
ne
reste
que
la
réincarnation
pour
espérer
connaître
un
meilleur
sort.
Se
prendre
en
main
est
une
expression
qui
n'a
pas
court
dans
un
pays
brahmanique.
Même
Mère
Teresa,
née
à
Skopje
comme
l'auteure,
ne
s'occupait
que
de
ceux
qui
étaient
convertis
au
catholicisme.
Et
malgré
tout,
chacun
affiche
le
sourire
sous
la
bâche
qui
l'empêche
de
s'épanouir.
Les
religions
sont
des
réductrices
de
l'être
humain.
Le
bouddhisme
ne
fait
pas
exception.
En
dépit
de
la
vision
trafiquée
du
monde
auquel
est
assujetti
le
peuple
tibétain,
il
reste
d'un
commerce
agréable
Aline
Apostolska
a
su
ficeler
avec
succès
la
culture
d'un
peuple
moribond
à
un
cadre
romanesque
qui
l'actualise.
Ce
projet
méritoire
fuit
le
propos
doctrinal
non
sans
difficultés.
Il
y
a
des
effluves
qui
sentent
le
cours
magistral
aux
jeunes
auxquels
s'adresse
son
œuvre
.
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3.
L'Île
noire
de
Marco
Polo.
Éd.
Édito,
2015,
369
p.
Viols
en
Croatie
Aline
Apostolska
a
planté
le
décor
de
son
nouveau
roman
dans
une
île
paradisiaque
de
la
Croatie,
baignée
par
la
mer
Adriatique,
où
Marco
Polo
aurait
vécu.
Originaire
de
ce
milieu
maritime,
l'auteure
connaît
bien
la
culture
de
la
population,
victime
de
la
guerre
des
Balkans.
|
Sa
protagoniste
est
archéologue
et
professeure
à
l'université
McGill
de
Montréal.
Elle
se
rend
en
terre
croate
afin
de
prendre
des
vacances
avec
son
amant
avant
d'exécuter
la
mission
que
lui
a
confiée
l'Unesco.
Son
voyage
se
transforme
rapidement
en
cauchemar
quand
elle
rencontre
une
femme
qui
la
met
au
parfum
des
activités
d'une
société
secrète
séquestrant
des
pucelles
qu'ils
violent
dans
le
cadre
d'un
rite
barbare.
Joséphine
ne
peut
se
retenir
de
mener
une
enquête
périlleuse
au
cœur
d'une
île
qui
vit
la
peur
de
l'enlèvement.
L'intrigue
foisonne
de
rebondissements.
Ça
soutient
l'intérêt
certes,
mais
ça
se
gâte
quand
l'auteure
entraîne
le
lecteur
dans
un
labyrinthe
complexe
par
ses
références
à
la
culture
grecque,
vénitienne,
etc.
Le
roman
veut
englober
toutes
les
cultures
qui
se
sont
côtoyées
le
long
de
l'Adriatique.
En
fait,
l'art
romanesque
cède
sa
place
à
un
discours
informatif
assez
indigeste.
Heureusement
qu'il
reste
l'amour
entre
les
deux
principaux
protagonistes.
'est
intéressant,
mais
l'auteure
court
trop
de
lièvres
à
fois
pour
appuyer
son
message
plutôt
doctrinal.
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