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Aquin,
Hubert.
Prochain
Épisode.
Éd.
Leméac,
1965,
174
p.
Le
Bout
de
soi-même
Hubert
Aquin
est
le
meilleur
écrivain
du
XXe
siècle
au
Québec.
La
facture
de
son
œuvre
est
d'un
modernisme,
voire
d'un
futurisme
qui
peut
servir
de
modèle
aux
écrivains
de
demain.
Plus
forte
que
l'œuvre
de
Ducharme,
plus
sociale
que
celle
d'Anne
Hébert,
moins
individualiste
que
celle
de
Michel
Tremblay,
son
œuvre
est
cérébrale.
Elle
est
donc
de
l'ordre
de
la
poésie.
C'est
une
quête
de
ce
que
doit
être
le
Québécois.
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Prochain
Épisode
dénonce
en
quelque
sorte
son
manque
d'ouverture.
Hubert
Aquin
trouve
qu'il
tourne
en
rond
comme
une
automobile
de
course.
Ce
n'est
pas
par
hasard
que
la
voiture
occupe
une
place
prépondérante
dans
ce
roman.
Il
indique
bien
que
tous
les
chemins
mènent
à
Rome.
Avant
d'atteindre
sa
Ville
Éternelle,
le
héros
a
décidé
de
passer
par
la
Suisse,
pays
qui
pourrait
servir
de
modèle
à
tous
les
Québécois
en
quête
de
pays.
Le
héros
mène
sa
course,
les
yeux
dans
le
rétroviseur.
L'expérience
du
chemin
parcouru
donne
des
assises
à
la
suite
des
choses.
Mais
ses
principaux
obstacles,
ce
sont
les
barrages
devant
lesquels
il
doit
s'arrêter.
Tous
ces
bien-pensants
qui
détournent
les
voyageurs
vers
leurs
autoroutes
payantes.
Pour
le
héros,
les
interdits
représentent
des
cauchemars
qui
le
rendent
paranoïaque.
Il
voit
partout
des
policiers
qui
le
poursuivent
à
cause
de
son
manque
de
rectitude.
Il
veut
les
semer
afin
d'échapper
à
l'univers
du
mensonge
dans
lequel
nous
vivons.
Il
ne
faudrait
pas
que
les
progrès
de
la
technologie
se
traduisent
par
l'immobilité
de
ceux
qui
veulent
fuir
leur
prison.
Avec
la
mondialisation,
nos
sociétés
courent
le
risque
de
la
copie
conforme
des
modèles
établis
par
les
décideurs.
Somme
toute,
l'auteur
cherche
à
préserver
la
poésie
qui
devrait
présider
à
notre
destin.
Quel
beau
roman!
Certes,
c'est
très
intellectuel.
Mais
le
défi
en
vaut
la
chandelle.
Hubert
Aquin
nous
entraîne
dans
un
sentier
inconnu
qui
débouche
sur
nous-mêmes,
voire
sur
notre
autodestruction.
Cette
oeuvre
originale
embêtera
les
champions
sur
routes
banalisées
et
asphaltées.
Mais
la
traversée
du
Sahara
ou
du
Nunavik
est
bien
plus
exaltante
malgré
les
mirages
et
les
engelures,
dont
l'auteur
tait
l'importance.
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