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Assiniwi,
Bernard.
La
Saga
des
Béothuks.
Éd.
Leméac,
1996,
424
p.
Extinction
d'une
tribu
amérindienne
de
Terre-Neuve
Bernard
Assiniwi
(1935-2000)
appartenait
à
la
tribu
des
Cris.
Il
a
laissé
une
oeuvre
assez
considérable
sur
les
us
et
coutumes
des
autochtones,
en
plus
de
trois
romans
et
de
deux
recueils
de
nouvelles
inspirées
de
la
vie
des
siens.
Dans
La
Saga
des
Béothuks,
il
retrace
l'histoire
d'une
tribu
disparue
de
l'île
de
Terre-Neuve
à
cause
des
envahisseurs
venus
s'établir
sur
les
rives
longeant
l'Atlantique.
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Dès
l'an
1000,
les
Vikings
ont
envahi
cette
terra
nova.
Qu'importe
si
le
territoire
outre-mer
le
plus
près
de
l'Europe
fut
habité,
ces
bouguishameshs
(étrangers)
avaient
décidé
de
le
faire
leur
au
détriment
des
Béothuks,
installés
dans
la
partie
ouest
de
l'île.
Leur
présence
fut
décelée
quand
le
jeune
Anin
promit
d'en
faire
le
tour
en
tapatook
(canot
d'écorce)
afin
de
renseigner
son
peuple
sur
les
possibilités
offertes
par
ce
territoire
presque
aussi
vaste
que
l'Angleterre.
Quand
il
revint
au
bercail
après
trois
ans,
il
avait
deux
femmes
et
un
garçon.
Lors
de
son
périple,
il
avait
sauvé
des
gens
d'origine
diverse,
qui
avaient
réussi
à
échapper
à
leurs
ravisseurs
scandinaves
ou
à
des
tribus
du
Nord.
Ce
fut
le
début
de
la
réorganisation
de
la
tribu
en
deux
clans,
celui
de
Gashu-Uwith
(ours)
et
celui
d'Appawet
(phoque),
animaux
dont
l'esprit
réincarnant
un
ancêtre
assurait
leur
protection.
Sous
l'œil
bienveillant
aussi
de
Kobshuneesamut
(Dieu),
le
peuple
béothuk
connut
la
prospérité
pendant
cinq
cents
ans.
Leurs
déboires
commencèrent
avec
l'arrivée
massive
des
envahisseurs
européens.
En
premier
lieu,
ce
furent
les
Portugais,
qui
capturèrent
des
autochtones
afin
de
les
échanger
contre
des
pièces
d'or.
Quand
les
Français
s'amenèrent
en
Amérique,
ils
ne
tentèrent
pas
d'entrer
en
contact
avec
les
Béothuks.
Seul
un
marin
malouin
demanda
à
Jacques
Cartier
de
le
laisser
sur
l'île,
où
il
s'intégra
à
la
tribu.
Leur
extinction
s'amorça
avec
l'arrivée
des
Anglais.
Ces
derniers
ne
s'habituèrent
pas
à
la
présence
des
Peaux-Rouges,
surnom
attribuable
à
la
poudre
d'ocre
dont
ils
s'enduisaient
le
corps
afin
de
se
protéger
contre
les
piqûres
brûlantes
des
mouches
noires.
Les
contacts
entre
les
deux
peuples
furent
donc
toujours
hostiles.
Les
Béothuks
ont
toujours
senti
l'arrogance
des
Anglais,
qui
les
déconsidéraient
à
cause
de
la
soi-disant
supériorité
du
christianisme.
Au
nom
de
la
foi,
on
a
donc
violé
leurs
femmes,
volé
le
fruit
de
leurs
pêches
et
de
leurs
chasses
pour
les
buter
finalement
comme
des
rats.
Ce
comportement
persista
malgré
les
condamnations
de
la
cour
d'Angleterre,
qui
venaient
d'ailleurs
en
contradiction
avec
la
prime
accordée
pour
chaque
Béothuk
abattu.
Une
colonisation
aussi
barbare
ne
pouvait
qu'engendrer
l'extinction
de
cette
tribu,
dont
la
dernière
représentante
mourut
de
la
tuberculose
en
1829.
À
travers
de
courts
chapitres,
le
narrateur,
"
la
mémoire
vivante
"
de
la
tribu
(l'historien),
évoque
les
événements
qui
ont
contribué
à
la
grandeur
et
à
la
déchéance
de
son
peuple.
Bernard
Assiniwi
a
écrit
une
saga
bien
documentée,
qui
défile
à
un
train
d'enfer
dans
une
langue
limpide
et
précise.
Comme
Sanaaq
de
Mitiarjuk
Nappaaluk
au
sujet
des
Inuits,
cette
œuvre
fournit
une
mine
de
renseignements
sur
ce
peuple
dépourvu
de
pilosité
et
décimé
aussi
par
des
maladies
apparues
avec
la
colonisation.
L'analyse
de
leur
disparition
reste
sommaire
malgré
les
406
pages
de
l'œuvre.
L'objectif
de
l'auteur
était
tout
autre.
Bref,
il
visait
à
signaler
l'opprobre
dont
les
siens
furent
victimes.
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