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Audet,
Noël.
Quand
la
voile
faseye.
Éd.
BQ,
1988,
197
p.
Vivre
en
Gaspésie
Noël
Audet
s'est
inspiré
de
sa
Gaspésie
natale
pour
écrire
un
roman
émouvant
et
truculent
qui
rend
compte
des
conditions
de
vie
des
villageois.
Il
a
choisi
un
jeune
garçon
comme
alter
ego
pour
montrer
que
"
la
vie
est
courte
mais
plutôt
haute
su´pattes
".
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Sa
famille
est
aux
prises
avec
un
quotidien
qui
l'oblige
à
vivre
comme
si
elle
avait
fait
le
voeu
de
pauvreté.
C'est
du
moins
ce
à
quoi
le
curé
de
l'endroit
imagine
pour
ses
paroissiens,
surtout
pour
son
sacristain,
le
père
du
jeune
héros,
à
qui
il
refuse
une
augmentation
de
salaire.
"
La
mesquinerie
prend
le
masque
de
la
charité
",
pour
mieux
exploiter
une
population
en
manque
criant
de
moyens
pour
subsister.
Ceux
qui
réussissent
à
enfourcher
la
vie
doivent
rester
vigilants
pour
bien
se
garder
en
selle.
Si
les
naïfs
considèrent
la
mer
comme
un
moyen
d'apaiser
les
tourments
de
l'âme,
ceux
qui
en
vivent
savent
fort
bien
que
l'empathie
n'est
pas
son
fort.
Et
comme
l'écrivait
Vigny,
"
la
nature
est
une
décoration
dont
la
durée
est
insolente,
et
sur
laquelle
est
jetée
cette
passagère
et
sublime
marionnette
appelée
l´homme.
"
Les
Gaspésiens
sont
à
même
de
vérifier
chaque
jour
la
véracité
de
cet
aphorisme.
Les
savants
ont
beau
affirmer
que
la
terre
est
ronde,
la
population
sait
bien
que
l'on
"
monte
plus
de
côtes
qu'on
en
descend.
"
Dans
ce
contexte,
on
peut
comprendre
que
les
enfants
traitaient
"
les
choses
sans
respect,
avec
agressivité
souvent,
parce
que
la
nature,
la
marâtre,
menaçait
continuellement
de
retirer
d´une
main
ce
qu´elle
avait
chichement
consenti
de
l´autre.
"
Ce
qui
les
sauve,
c'est
l'affection
qu'ils
se
portent.
"
Préfères-tu
mourir
assassiné
ou
étranglé
?
Sous
son
écorce
assassine
cette
phrase
cachait
une
tendresse
extrême.
Et
personne
ne
sursautait
en
entendant
ces
énormités,
on
connaissait
d´instinct
le
code.
"
Malgré
les
difficultés,
tous
ont
choisi
d'en
rire.
C'est
une
réaction
viscérale
devant
l'ouragan
qui
les
emporte.
Ce
qui
compte
dans
la
vie,
"
ce
n'est
pas
l'arrivée,
c'est
la
sortie."
On
veut
montrer
à
la
mort
qu'elle
peut
faucher
des
vies,
mais
que
les
racines
les
feront
toujours
renaître.
Ces
Gaspésiens
sont
de
braves
gens.
Ceux
du
roman
vivent
sous
l'ère
de
Duplessis.
"
En
ce
temps-là,
on
avait
le
cœur
à
l´étroit
dans
nos
"bridcheusses"
de
laine,
le
regard
bien
tenu
par
des
oeillères
catholiques,
l´esprit
peu
fier,
la
parole
bégayante
et,
par
grands
bouts,
silencieuse.
Le
peuple
croyait
être
nourri
de
la
main
des
évêques
qui
mangeaient
dans
la
main
du
Chef
qui
se
disait
dans
la
main
de
Dieu.
Ainsi
tout
le
monde
se
sentait
à
l´abri
pour
manger
son
pain
noir.
On
a
fini
par
avoir
le
respect
de
l´autorité.
"
L'auteur
vient
donc
montrer
comment
l'albatros
gaspésien
se
démène
pour
garder
sa
dignité.
Son
roman
traduit
magnifiquement
une
époque
qui
empêchait
les
voiles
de
faseyer.
Pour
éviter
le
piège
de
la
pitié,
c'est
avec
humour
qu'il
présente
les
siens.
C'est
une
œuvre
d'autant
plus
réussie
que
l'écriture
alerte
et
maîtrisée
sert
très
bien
le
don
de
conteur
de
Noël
Audet,
lequel
rappelle
un
peu
Alphonse
Daudet.
Les
noms
mêmes
prêtent
à
confusion.
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