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Awumey,
Edem.
1.Les
Pieds
sales.
Éd.
Boréal,
2009,
157
p.
L'Exode
africaine
Comme
un
Télémaque
à
la
recherche
de
son
père
Ulysse,
Askia
a
quitté
son
village
sis
en
bordure
du
golfe
de
Guinée
pour
retrouver
le
sien.
Il
se
rend
à
Paris,
où
il
se
fait
chauffeur
de
taxi.
C’est
dans
la
ville
lumière
qu’il
espère
renouer,
après
30
ans,
avec
son
géniteur,
qui,
selon
sa
mère,
porte
toujours
le
turban.
Détail
vestimentaire
qui
s’est
révélé
précieux
quand
Olia,
une
cliente,
lui
révèle
qu’elle
a
déjà
peint
un
homme,
qui
serait
son
jumeau
s’il
portait
le
dit
couvre-chef.
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Comme
un
Télémaque
à
la
recherche
de
son
père
Ulysse,
Askia
a
quitté
son
village
sis
en
bordure
du
golfe
de
Guinée
pour
retrouver
le
sien.
Il
se
rend
à
Paris,
où
il
se
fait
chauffeur
de
taxi.
C’est
dans
la
ville
lumière
qu’il
espère
renouer,
après
30
ans,
avec
son
géniteur,
qui,
selon
sa
mère,
porte
toujours
le
turban.
Détail
vestimentaire
qui
s’est
révélé
précieux
quand
Olia,
une
cliente,
lui
révèle
qu’elle
a
déjà
peint
un
homme,
qui
serait
son
jumeau
s’il
portait
le
dit
couvre-chef.
Le
fait
le
rassure
sur
sa
destination.
Sans
les
siens,
le
père
d’Askia
a
suivi
les
pérégrinations
du
Sud
vers
le
Nord,
devenues
courantes
depuis
la
fin
de
la
colonisation.
Comme
les
Rois
mages,
les
Africains
s’enlignent
sur
les
étoiles
boréales
pour
échapper
moins
aux
épidémies
de
criquets
qu’à
l’immense
pauvreté
et
à
la
violence
des
dictatures,
qui
sévissent
sous
la
ligne
de
l’équateur.
En
somme,
c’est
la
course
à
l’eldorado
qui
rend
les
pieds
sales.
Mais
les
déplacements
obligent
les
exilés
à
consolider
leur
identité
et
leur
filiation
pour
survivre
à
l’intérieur
de
balises
étrangères.
L’exode
n’est
pas
une
panacée
à
la
malédiction,
qui
colle
aux
peuples
colonisés.
En
se
déracinant
du
terreau
qui
les
a
vus
naître,
ils
se
fragilisent
d’autant
plus
qu’ils
doivent
affronter
les
pourfendeurs
de
la
pureté
originelle,
tels
que
les
skinheads
Ce
roman
fort
s’inscrit
dans
la
mouvance
d’une
immigration,
qui
fuit
les
mauvais
aruspices
auxquels
nous
ont
familiarisés
Dany
Laferrière
et
Marie-Célie
Agnant,
dont
Le
Livre
d’Emma
est
l’as
du
genre.
La
thématique
est
traitée
brillamment
à
l’intérieur
d’une
facture
magmatique
difficile
à
déchiffrer.
Tout
de
même,
grâce
à
cette
œuvre,
l’auteur
d’origine
togolaise
habitant
Gatineau
a
figuré
dans
la
liste
des
prestigieux
romanciers
susceptibles
de
recevoir
le
prix
Goncourt
2009.
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2.
Rose
deluge.
Éd.
Boréal,
2011,
216
p.
Fuir
le
Togo
Edem
Awumey,
dont
le
roman
précédent
était
en
liste
pour
l'obtention
du
prix
Goncourt
2009,
démontre
avec
Rose
déluge
que
la
vulnérabilité
est
le
lot
de
l'humanité.
Même
la
nature
s'en
mêle
pour
rendre
l'existence
difficile.
Et
les
Noés
ne
courent
pas
les
rues
pour
sauver
les
humains
des
intempéries.
Katrina
a
détruit
La
Nouvelle-Orléans.
Y
a-t-il
une
vie
après
le
déluge,
tant
au
propre
qu'au
figuré
?
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C'est
sous
le
signe
de
l'eau
dévastatrice
que
se
déroule
le
roman.
Pays
dévastés
par
les
eaux
envahissantes
de
la
pluie
ou
par
les
eaux
qui
érodent
les
terres
en
marge
des
mers.
C'est
le
cas
du
Togo.
Rose
habite
Lomé,
la
capitale.
Elle
a
toujours
voulu
quitter
sa
terre
natale
pour
aller
vivre
à
La
Nouvelles-Orléans,
où
se
trouvent
ses
ancêtres
victimes
de
l'esclavage.
Mais
la
mort
l'a
pris
de
court.
Elle
demande
à
son
neveu
Sambo
d'enterrer
ses
cheveux
et
ses
ongles
aux
États-Unis
afin
qu'ils
ne
viennent
pas
la
hanter
dans
l'au-delà.
À
chacun
ses
croyances.
Le
jeune
homme
se
retrouve
à
Hull,
ville
séparée
d'Ottawa
par
la
rivière
des
Outaouais.
Mais
comment
traversera-t-il
la
frontière
américaine
?
Un
parent,
habitant
au
Canada,
lui
prête
son
passeport
pour
se
rendre
au
cimetière
de
La
Nouvelle-Orléans
afin
d'y
déposer
le
précieux
coffret
qui
contient
les
restes
de
sa
tante.
Parviendra-t-il
à
déjouer
les
douaniers
?
Ainsi
s'amorce
le
suspense,
qui
entraîne
dans
son
sillon
une
fine
analyse
de
l'exil.
Pourquoi
fuit-on
?
Le
retour
au
passé
prend
sous
cet
angle
toute
sa
pertinence.
Que
fait-on
à
Lomé
?
On
profite
des
miettes
que
les
spoliateurs
américains
et
français
laissent
tomber
quand
on
ne
tombe
pas
dans
les
rets
des
prédateurs
sexuels.
Tous
les
Togolais
mènent
une
vie
de
borderline.
Pour
nouer
avec
la
liberté,
le
jeune
Sambo
rôde
dans
le
port
pour
monter
à
bord
de
son
arche
de
Noé.
Son
parcours
l'amène
au
Québec,
où
il
fait
la
connaissance
de
Louise
Hébert
sur
le
quai
de
la
station
d'autocars.
Rencontre
salvatrice
qui
allume
une
lumière
au
bout
du
tunnel.
Autant
que
Sambo,
cette
dernière
fuit
le
passé.
Un
passé
entaché
dès
sa
naissance
par
le
viol
de
sa
mère.
Sur
cette
trame
toute
simple,
l'auteur
tisse
une
toile
qui
rend
compte
de
toutes
les
nuances
du
départ.
Rien
n'est
gratuit.
C'est
le
souffle
de
la
vie
qui
pousse
vers
des
horizons
nouveaux.
Un
souffle
soutenu
avec
vigueur
par
un
auteur
qui
manie
le
lyrisme
sans
tomber
dans
un
sentimentalisme
qui
ferait
perdre
toute
crédibilité
à
son
roman.
Bref,
ça
frise
le
chef-d'œuvre.
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